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Burkina Faso : Le secteur minier face au défi sécuritaire en discussion

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L’année 2022 est une année difficile pour le secteur minier national. On assiste à une recrudescence des attaques terroristes sur l’ensemble du territoire et plusieurs incidents sécuritaires sur des axes routiers menant vers les sites miniers signalés. C’est pour apporter une réponse à cette préoccupation sur le Conseil burkinabè des Mines, de la Géologie et des Carrières (CBMGC), en collaboration avec le journal minesactu.info, a choisi d’animer le 18 novembre 2022 une conférence publique sur le thème : « Le secteur minier face au défi sécuritaire : Etat des lieux et perspectives ».

Il est ressorti de la conférence qu’en 2022, plusieurs projets de recherche sont actuellement fermés parce que les zones devenues inaccessibles. La fermeture des projets de recherche n’est pas de nature à assurer un avenir radieux pour le secteur minier.

Six 6 projets miniers en exploitation ont été fermés. C’est le cas de la mine de Ouaré de la société Avesoro qui a été attaquée le 30 janvier 2022. Pourtant c’est le minerai de cette mine qui devait alimenter l’usine de Youga dont le minerai est arrivé à expiration. Youga était en attente de ce minerai et celui de Nietiana en construction en mine souterraine. Suite à l’attaque de Ouaré, Avesoro a décidé de suspendre les activités des 3 permis miniers.

Nordgold a aussi suspendu l’exploitation de sa mine de Taparko/Bouroum en avril 2022. Nordgold justifie cette suspension par les incursions terroristes sur le site et les problèmes d’accès au site. En début octobre 2022, Bouroum, un site satellite de Taparko a connu une attaque ayant entrainé la mort de 4 personnes. La mine de Riverstone Karma a été attaqué le 9 juin 2022. Deux personnes ont été tuées au cours de l’attaque. Les responsables de la mine ont suspendu l’exploitation. Karma a connu 2 autres attaques en octobre 2020.

Cette situation a engendré plusieurs conséquences sur le secteur minier dont des investissements supplémentaires dans la sécurisation des sites miniers, des investissements dans le transport des travailleurs par voie aérienne, la révision des temps de rotations des travailleurs, des dépenses pour sécuriser les convois terrestres d’approvisionnement. Tous ces investissements augmentent les dépenses d’exploitation des mines et réduisent les marges imposables par l’impôt.

Sur le plan social, on a observé la mise en chômage technique de travailleurs, le licenciement de travailleurs, le non renouvellement des contrats à durée déterminée, l’arrêt des nouveaux recrutements.

L’objectif de ses mesures est de réduire au maximum des charges salariales.

Sur le plan économique, le Burkina Faso doit s’attendre à des manques à gagner pour le budget national (baisse des impôts, taxes, redevances, droits, etc.), des manques à gagner pour les budgets des collectivités (taxe superficiaire, patente, fonds minier de développement local), des manques à gagner inestimables pour les sous-traitants (nationaux, locaux), etc.

Le manque à gagner en termes d’emplois est de 2 257 emplois. Le manque à gagner en termes de recettes dans le budget de l’Etat est évalué 24,788 milliards FCFA.

A la fermeture des mines suite à l’insécurité, on note que la mine de Perkoa a fermé après l’inondation du 16 avril 2022. Les mines de Samtenga, Boueré sont à l’arrêt parce que l’exploitation a pris fin.

En 2022, le nombre des mines du Burkina Faso est passé de 17 à 8 mines en exploitation.

Cette situation a eu pour conséquence, la baisse de la production d’or. Entre janvier et septembre 2022, le Burkina Faso a produit 43,651 tonnes produits contre 50,126 tonnes à la même période en 2019, soit une baisse de 13,4% entre 2022 et 2021 

Toutefois, le niveau élevé du dollar favorise les mines en production qui vendent leur or en Dollar. Le cours moyen du dollar au troisième trimestre 2022 est de 651,6 F CFA. Le cours élevé de de l’or (1 729,9 dollars US) favorise les vendeurs d’or.

Cette conférence a été un cadre d’échange et de partage entre plusieurs acteurs miniers et sécuritaires. Ils ont formulé des recommandations qui seront transmises au gouvernement pour que le secteur minier garde sa place dans le développement socio-économique du Burkina Faso. la principale recommandation adressée au gouvernement est l’organisation des états généraux du secteur minier afin de dégager des solutions consensuelles à mettre en oeuvre.

Pierre Balma

#Mines_Actu_Burkina

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2 COMMENTS

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