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Genre dans le secteur minier : « La campagne 30% » vise à l’autonomisation économique des femmes dans les zones impactées par les mines

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Depuis 2009, l’or est devenu le premier produit d’exportation du Burkina Faso. La contribution directe des mines au budget de l’Etat en termes d’impôts et de taxes a aussi évoluée d’année en année. Mais une des insuffisances constatées est la faible contribution des mines au développement des communautés abritant les sites miniers.

Cette faible contribution du secteur au développement local a eu pour conséquence des crises entre des populations insatisfaites des retombées de l’activité minière et des sociétés minières. Il faut rappeler qu’avant le Code minier de 2015, les seules retombées directes des mines au niveau des collectivités étaient les 20% des taxes superficiaires transférées depuis 2013 et la contribution à la patente que les mines versent aux communes après une période d’exonération.

Afin de corriger cette insuffisance, il a été créé dans la loi N°036-2015/CNT du 26 juin 2015, portant Code minier du Burkina Faso, le Fonds minier de Développement local (FMDL). Après l’adoption des textes d’application, le FMDL a été opérationnalisé en 2019. Depuis cette date, plusieurs communes ont bénéficié de plusieurs milliards FCFA pour leurs investissements.

Cependant, l’Association des Femmes du Secteur minier du Burkina Faso (AFEMIB) a fait le constant selon lequel, la femme est faiblement représentée dans les organes de gouvernance et parmi les bénéficiaires du FMDL qui est destiné exclusivement à financer les investissements.

C’est ainsi qu’en 2018, l’AFEMIB a lancé une campagne dénommée « Prise en compte de la femme dans le fonds minier de développement local ». La campagne destinée aux collectivités poursuivait deux objectifs dont la première est une forte représentativité des femmes dans les comités de répartition, de suivi et validation du fonds au niveau communal. Le deuxième objectif visait à réserver 30% des revenus du FMDL aux projets dont bénéficient les femmes.  

L’AFEMIB a élaboré une stratégie de plaidoyer et a pu organiser des activités dont des ateliers de formation, des rencontres de plaidoyer, une campagne de communication dans ce cadre. La campagne a eu une oreille attentive des autorités locales parce que la problématique a été prise en compte dans plusieurs communes.

Elle a aussi participé à l’élaboration de la charte genre de la CEDEAO, et dans laquelle la fixation d’un quota a été mentionné de façon claire. De nos jours, un plaidoyer sous régional soutenu par OXFAM avec pour titre « la campagne 30% » vise à créer des femmes « championnes dans l’entreprenariat » parmi dans les différents pays avec les fonds miniers de chaque pays. Au Burkina Faso, l’ONG ORCADE est partenaire de mise en œuvre de ce plaidoyer.

Les ressources des fonds miniers peuvent permettre aux femmes de mener des activités d’autonomisation sur les terrains. Lors de leurs installations, les sociétés minières déplacent les populations. Du coup, les communautés perdent leurs espaces de cultures. Les femmes sont les plus impactées parce qu’elles ne sont pas toujours prises en compte pendant les indemnisations. Les ressources minières issues de ces fonds peuvent servir à renforcer leurs capacités économiques. Comme le fait déjà l’AFEMIB, ce fonds peut servir de garanties pour permettre aux femmes de bénéficier de l’accompagnement des structures de financement pour pouvoir continuer leurs activités génératrices de revenus.

Enfin, chaque pays dispose d’une réglementation sur le contenu local. A travers cette campagne sous régionale, il s’agira de permettre à des femmes de devenir des fournisseurs de biens et services dans les mines dans un avenir proche.

Rachid Ouedraogo

#Mines_Actu_Burkina

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