- 450 tonnes d’or d’une valeur supérieure à 25 milliards de dollars
- Traité en 2020 par les raffineries
- Quatre raffineries représentent en effet 96 des 142 relations d’affaires identifiées
- La nécessité d’une transparence et d’une traçabilité
- Selon le nouveau rapport SWISSAID publié le 30 mars
Les mines industrielles aussi bien que les comptoirs d’achats font du commerce d’or avec des raffineries situées à Dubaï au Canada et dans d’autres pays du globe. Cependant, la culture du secret semble s’être enracinée dans le secteur de l’or. Pendant des années, les raffineries d’or se sont abritées derrière le secret des affaires pour ne pas dévoiler les noms des mines où elles s’approvisionnent. Ce manque de transparence maintient l’opacité autour des problèmes environnementaux et de droits humains posés par l’exploitation aurifère.
Selon le nouveau rapport de la fondation SWISSAID publié le 30 mars 2023, une vingtaine de raffineries situées en Afrique du Sud, au Canada, en Suisse ou en Chine ont entretenu 142 relations d’affaires avec 125 mines d’or industrielles en Afrique entre 2015 et 2023.
Le rapport précise que plus de 450 tonnes d’une valeur supérieure à 23 milliards de Francs suisses (plus de 25 milliards de dollars) ont été traitées en 2020 via ces partenariats.
Il ressort que l’or industriel africain est essentiellement raffiné en Suisse, en Afrique du Sud et, dans une moindre mesure, en Inde. Quatre raffineries basées dans ces pays représentent en effet 96 des 142 relations d’affaires identifiées. Il s’agit de la Rand Refinery détenue par les grandes compagnies aurifères d’Afrique du Sud, de Metalor (Suisse) et les deux raffineries, suisse et indienne, du groupe MKS Pamp (Suisse). On retrouve aussi quelques raffineries émiraties et chinoises impliquées, ainsi que la Fidelity Gold Refinery du Zimbabwe.
La nécessité d’une transparence et d’une traçabilité
Dans ce rapport, la fondation SWISSAID à fait plusieurs recommandations. Il s’agit notamment pour les raffineries de divulguer chaque année les noms de toutes les mines auprès desquelles elles s’approvisionnent et les quantités d’or obtenues. Les compagnies doivent également respecter le même devoir de divulgation à propos des raffineries vers lesquelles elles exportent leur production et le World Gold Council doit en faire une exigence pour ses compagnies membres.
Les pays qui abritent ces raffineries sont aussi concernés, à l’instar de la Suisse dont le Parlement doit débattre cette année d’une loi sur le contrôle des métaux précieux. A ce propos Marc Ummel, coauteur du rapport déclare que :« Concrètement, cela signifie que les raffineries présentes en Suisse doivent être soumises à un devoir de diligence obligatoire en termes de respect des droits humains et de l’environnement ».
Le respect de la traçabilité de l’or doit être une norme au Burkina Faso, en particulier dans un contexte de crise sécuritaire. D’où la nécessité de respect des standards de l’or notamment celui de l’or Fairmined.
Rachid Ouedraogo
#Mines_Actu_Burkina








