Au cours d’un atelier organisé à Ouagadougou ce 20 juin 2023, l’Alliance pour une Mine Responsable (AMR) a présenté les acquis de son projet d’appui à la création d’une activité minière artisanale et à petite échelle légale et responsable au Burkina Faso. Dénommé sanu kura, ce projet a produit des résultats satisfaisants et encourageants.
Plusieurs autorités, personnalités internationales et nationales ont répondu présents à cet atelier de présentation des résultats du projets Sanu Kura. On note entre autres l’ambassadeur de la délégation de l’union européenne au Burkina Faso, le Représentant du ministre de l’Energie, des Mines et des Carrières et le Coordonnateur Afrique de l’ouest de l’Alliance pour une Mine responsable (AMR).
Les résultats du projets Sanu Kura
«Au cours des 4 années de la mise en œuvre du projet sanu kura, nous avons pu constater des résultats concrets de notre collaboration (…).Des filières de productions et de commercialisation légales et viables ont été établies, des techniques et technologies plus respectueuses de l’environnement ont été testées et appropriées par les artisans miniers», a déclaré l’Ambassadeur de la délégation de l’Union européenne (UE), Wolfram Vetter.
Le Coordonnateur Afrique de l’ouest l’AMR Désiré Nikiema, a complété la liste des résultats du projet qui vont de l’autonomisation des artisans miniers, l’amélioration des pratiques minières, l’amélioration de la sécurité et de la santé des travailleurs et la formalisation du sous-secteur de la mine artisanale. Plus précisément, le projet a permis sur le plan de l’organisation la mise en place de 17 associations et 6 coopératives minières. « Il y a aussi le traitement des produits miniers sans produits chimiques à travers deux options : la production d’or doré direct sans utilisation de produits chimiques (mercure, cyanure), et la production d’or spongieux avec un taux de réduction d’utilisation du mercure de 90%. Par ailleurs, plus de 3000 personnes ont été formées en entreprenariat dans le cadre de ce projet », a-t-il poursuivi.
Les responsables et partenaires financiers sont satisfaits des résultats
Pour Desiré Nikiema, les acquis de ce projet peuvent permettre à ce que les différents acteurs du sous-secteur de la mine artisanale puissent passer par le chemin qu’ils ont tracé pour pouvoir avoir de bons résultats. « Ce sont des résultats intéressants et satisfaisants. Aucune œuvre humaine n’est parfaite, mais nous pensons qu’avec ces acquis, nous avons déjà une bonne base pour continuer à améliorer d’autres aspects dans le futur » a-t-il laissé entendre.
L’ambassadeur de la délégation de l’UE s’est dit très content et particulièrement fier de voir les progrès accomplis grâce à leur partenariat avec l’AMR et le gouvernement Burkinabè. Il affirme que le présent projet est un véritable catalyseur de changement ayant ouvert de nouvelles perspectives pour le sous-secteur minier artisanal et à petite échelle au Burkina Faso.
Le président de la délégation spéciale de la commune de Ouagadougou, par la voix de sa 3e vice-présidente Ouedraogo/Tiemtoré Mamounata a rappelé que le projet est novateur et a été un véritable levier pour l’épanouissement des communautés minières et à petite échelle du Burkina Faso.
Un avenir prometteur pour Sanu Kura
« Nous sommes convaincus que la mine artisanale et à petite échelle (MAPE) peut être un moteur de croissance durable à condition de promouvoir des pratiques responsables pour renforcer la gouvernance et d’assurer la protection de l’environnement et les droits des travailleurs. Nous continuerons à apporter notre soutien financier, technique et politique pour renforcer les capacités, promouvoir l’intégration régionale et favoriser l’émergence des filières durables au Burkina Faso », a confié Wolfram Vetter au moment de conclure son allocution.
Pour finir, le Coordonnateur Afrique de l’Ouest de l’AMR a précisé qu’ils ont concentré leurs efforts sur trois dimensions essentielles : la dimension socio-organisationnelle, la dimension technique, technologique, environnementale et santé sécurité ainsi que la dimension de la chaîne d’approvisionnement responsable. Il a expliqué leur ambition de tester dans le futur la possibilité de créer une chaîne de traçabilité de la production jusqu’à la commercialisation au niveau international.
Emmanuel Yaméogo, Conseiller technique du ministre de l’Energie, des Mines et des Carrières a affirmé que le projet Sanu Kura incarne leur engagement en faveur d’une mine artisanale et à petite échelle responsable et durable. Il appelle à un soutien continue de l’État burkinabè afin de renforcer leurs actions en faveur d’une MAPE responsable et durable au Burkina Faso.
La satisfaction est palpable du côté des bénéficiaires
Ouédraogo Tasseré est un bénéficiaire du projet sanu kura. Il a exprimé sa satisfaction du projet devant la presse. « Depuis que le projet a commencé dans notre localité, il y a beaucoup d’amélioration dans nos conditions de travail surtout sur le plan organisationnel. Avant, nous avons beaucoup de mésententes dans la gestion de nos outils de travail. Mais maintenant que le projet nous a permis de nous organiser en associations, tout s’est amélioré et nous sommes contents », s’est-il réjouit.
Bénéficiaire du projet dans la localité de Poua, commune du Sanguié, Désiré Bayen a reconnu que le projet a apporté beaucoup de choses positives dans sa commune. « Il y a les formations, la dotation en équipements et matériels. Nous souhaitons que le projet soit prolongé car cela va énormément aider nos communes », a-t-il expliqué.
Le projet sanu kura a duré 4 ans (2019-203). Piloté par l’AMR, il est intervenu dans 3 régions du Burkina Faso que sont le Centre-Ouest, le Centre-Nord et le Sud-Ouest. Il est financé par l’Union Européenne à travers son instrument contribuant à la stabilité et à la paix.
L’alliance pour une mine responsable (AMR) est une organisation indépendante et à but non lucratif, fondée en 2004 avec l’objectif de générer l’équité et le bien être dans les communautés minières artisanales et à petite échelle.
