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Burkina Faso : Une étude sur les flux financiers Illicites dans le secteur extractif lancée

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  • Inscrite dans l’agenda de la transition
  • Elle sera réalisée par un comité d’experts locaux avec l’appui de la CNUCED
  • Le rapport de l’étude est attendu en 2024
  • Le secteur minier est exposé aux FFI au Burkina Faso

L’Initiative pour la Transparence dans les Industries extractives (ITIE) réalise une étude sur les Flux financiers Illicites (FFI) dans le secteur extractif. Le lancement officiel du processus a eu lieu le 20 mars 2023 par la Ministre déléguée en charge du Budget, Madame Fatoumata Bako/Traoré. Cette étude est réalisée par la méthode des pays partenaires.

La réalisation de cette étude est inscrite dans l’agenda de la transition rédigé en février 2022 par la Commission technique d’élaboration de projets de textes et de l’agenda de la Transition. Au terme d’un processus de consultation publique, la commission a retenu quelques reformes à opérer durant la transition. Au titre de la gouvernance économique, elle a proposé : « La diligence d’une enquête sur les flux financiers illicites dans le domaine minier ».

L’agenda a été adopté par les forces vives de la nation au cours des assises nationales. L’activité a été reconduit dans la feuille de route de la transition et enfin dans le plan d’action de la transition. Pour opérationnalisation, l’ITIE Burkina Faso et la Direction générale des Études et des Statistiques Sectorielles (DGESS) du ministère en charge des mines ont été désignés. Mais finalement, c’est à l’ITIE que le dossier a été confié.

« Cette étude vise à mettre en exergue les principaux facteurs qui alimentent les FFI, les principaux canaux utilisés, à faire une estimation du montant des FFI, à identifier les principaux pays de destinations des FFI et les mesures à envisager pour endiguer le phénomène », selon un communiqué publié par l’ITIE-Burkina Faso. La Ministre déléguée citée par l’ITIE a insisté sur le caractère pernicieux de ces flux financiers illicites sur la vie des populations. « L’impact le plus immédiat des flux financiers illicites se traduit par un manque à gagner en termes d’hôpitaux et d’écoles construits, des routes réalisées et d’emplois crées », a-t-elle indiqué.

Elle a, par ailleurs, précisé que la réussite de cette étude est fondamentale pour notre pays qui a besoin d’assécher les sources de financement du terrorisme. Pour sa réussite, l’ITIE compte la réaliser avec l’appui technique de la Conférence des Nations-Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED).

L’ITIE a mis en place un comité technique chargé de mener cette étude. Le comité est constitué d’experts issus de plusieurs administrations, de l’université, des organismes internationaux et du secteur privé. Le rapport de l’étude est attendu en 2024.

Les Flux financiers illicites désignent le déplacement d’argent d’origine illicite au-delà des frontières. Ces flux proviennent de la contrebande, la contrefaçon, la corruption, l’évasion fiscale, les pots-de-vin, les trafics de drogues, d’êtres humais, le racket, les opérations de blanchiment d’argent, etc.  « Les flux financiers illicites sont des flux financiers dont l’origine, le transfert ou l’emploi sont illicites, qui concrétisent un échange de valeur et qui franchissent les frontières des pays », selon la définition de l’United Nations Office on Drugs and Crime (UNODC).

« L’Afrique a perdu plus de 1 000 milliards de dollars du fait des flux financiers illicites (FFI) au cours des 50 dernières années », selon le rapport du Groupe de haut niveau sur les FFI en provenance d’Afrique publié en 2015). Ce chiffre équivaut à l’aide publique au développement reçue par l’Afrique pendant la même période. Sur ce montant, 65% provient des activités commerciales des entreprises, 30% des activités criminelles et 5% de la corruption. Le secteur minier qui génère beaucoup de flux est l’un des secteurs le plus exposé aux FFI au Burkina Faso.

Elie KABORE

#Mines_Actu_Burkina

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