- Sur plus 600 environ 30 procèdent des autorisations d’exploitation
- Usage illicite de produits chimiques et des explosifs
- Une faible contribution au budget de l’Etat et des collectivités
- Lieux d’entrepreneuriat tels que la restauration, le commerce, gestion des débits de boissons, etc.
L’exploitation artisanale de l’or prend de l’ampleur au Burkina Faso. Les activités sur la majeure partie des sites se font sans autorisation. Une exploitation caractérisée par plusieurs maux dont la dégradation de l’environnement, la fraude à la commercialisation, les accidents, etc. Quel est donc l’état des lieux de l’artisanat minier au Burkina Faso ?
Caractérisés par un faible niveau d’organisation, les sites d’exploitation artisanale de l’or au Burkina Faso fonctionnent de plus en plus sans autorisation. Des statistiques indiquent que sur plus 600 exploitations, seulement 30 sont en possession des titres d’exploitation, soit 5% des sites possédant une autorisation. En plus des sites d’exploitation, il a été enregistré officiellement une quinzaine de coopératives. Le second fait qui caractérise ce secteur d’exploitation est le manque de formation, d’encadrement des acteurs miniers et la méconnaissance des textes par les acteurs du domaine. À cela, il faudrait prendre en compte l’usage illicite et non-adéquat de certains produits chimiques et des explosifs sur les sites d’exploitation. Ces statistiques ont été communiquées par Viviane Yaméogo de l’Agence nationale d’Encadrement des Exploitations minières artisanales et Semi-mécanisées (ANEEMAS) à la faveur de la deuxième Journée de l’Artisan Minier qui s’est tenue à Gaoua du 21 et 22 juillet 2023. « La majorité des sites aurifères sont de nos jours exploités sans aucune autorisation et de façon anarchique, mettant à nu les effets néfastes tels que la dégradation de l’environnement, la fraude sur la production, les accidents, l’utilisation des produits chimiques prohibés, la consommation des stupéfiants, etc.. », a indiqué Viviane Yaméogo.
Elle explique que malgré la prolifération et l’important nombre des sites d’exploitation artisanale, son apport au budget de l’Etat est relativement faible. Il a contribué à environ 170 millions FCFA au budget de l’Etat en 2017 pour 209 kg d’or déclarés. Cependant, les ressources non contrôlées de la production dans ce secteur sont estimées est de 232,2 milliards FCFA avec plus de 8 milliards FCFA de perte rien que pour les royalties. Cette faible participation au budget de l’Etat peut s’expliquer en partie par une faiblesse du contrôle et du suivi par les structures étatiques, indique Viviane Yaméogo.
Les sites font également face à une insuffisance de sécurisation et de récurrence des conflits. C’est également des lieux où évoluent certains maux sociaux tels que la prostitution, les violences basées sur le genre et aussi le travail des enfants, selon l’ANEEMAS. Mais les sites d’exploitation artisanale de l’or présentent aussi des aspects positifs en ce sens qu’ils sont par la même occasion des lieux d’entrepreneuriat tels que la restauration, le commerce, gestion des débits de boissons et de commerces divers.
Mines Actu Burkina