L’exploitation artisanale de l’or est caractérisée par la faiblesse de statistiques fiables sur le nombre de sites, le nombre d’exploitants, la production, etc. Sur le nombre de sites, selon les données 2018 de l’Agence nationale d’Encadrement des Exploitations minières artisanales et Semi-mécanisées (ANEEMAS), sur plus de 800 sites répertoriés, plus de 600 sont actifs.
Peu de statistiques fiables dans un secteur où règne la fraude
Entre un et deux millions de personnes vivent directement de l’exploitation artisanale contre plus de 4 millions de bénéficiaires indirects. Ces statistiques ont été communiquées par Viviane Yaméogo de ANEEMAS à la faveur de la deuxième Journée de l’Artisan Minier qui s’est tenue à Gaoua du 21 et 22 juillet 2023. Elle reconnait toutefois que les chiffres sont loin de la réalité.
Le secteur est aussi caractérisé par la fraude de la production. Une enquête de l’INSD a estimé une production de 9,5 tonnes d’or pour l’année 2016. Mais certains observateurs quantifient cette production entre 15 à 20 tonnes l’an. Mais seulement 209 kg d’or ont été déclarés à l’exportation, engendrant ainsi une perte de recettes pour l’Etat et les collectivités territoriales.
Eboulements, inondations, explosions
L’exploitation artisanale est le lieu des accidents et des incidents. Entre 2010 et 2023, il a été enregistré 632 morts principalement par les éboulements, les inondations, les explosions, etc. sur les sites. Si 300 morts ont été enregistrés entre 2010 et 2020, en 2021, on a recensé 192 morts et 112 blessés. En 2022, c’est 140 morts et 150 blessés enregistrés. Le nombre élevé de victimes en 2021, s’explique par l’assassinat de 132 personnes sur le site de Solhan. Sur ce site, 76 blessés ont été enregistrés. Quant au nombre élevé de victimes en 2022, elle s’explique par l’explosion intervenue sur le site de Gongombiro ayant causé la mort de 63 personnes. Chiffres largement en deçà de la réalité, prévient Viviane Yaméogo.
Tiba Kassamse OUEDRAOGO
Mines Actu Burkina