– Centramin avait investi environ 74 milliards FCFA
– Elle était à la recherche de partenaires financiers afin de commencer l’exploitation de l’or
– La mine a été brulée par les orpailleurs en novembre 2022
– La renonciation du projet est intervenue le 15 Août 2022
– Elle a été acceptée en conseil des Ministres le 16 mars 2023
– Le gouvernement pourra rechercher un autre promoteur pour reprendre la mine
Le vendredi 1er septembre 2023 à Batiè (province du Noumbiel, région du Sud-Ouest), Konkera SA, fililae de la société Centamin PLC a rétrocédé son site de Batié-Ouest à l’Etat burkinabè. C’était lors d’une cérémonie officielle présidée par le ministre de l’Energie, des Mines et des Carrières, Simon Pierrre Boussim.
Par cette poignée de mains entre le ministre Simon Pierre Boussim et le géologue senior du groupe Centmin Seydou Ouédrago, le permis d’exploitation de grande mine industrielle de Batié est rétrocédé officiellement à l’Etat. Après la visite du site de Batié-Ouest qui a été brulé en novembre 2022, le ministre en charge des mines et son cabinet, accompagné des autorités régionales, provinciales et communales ont pu constater ce qui reste de site.

PH: DR
Selon le géologue senior du groupe Centmin, Seydou Ouédrago, la mine réalisait des travaux d’optimisation en vue d’augmenter les ressources. L’objectif était de trouver des partenaires financiers afin de commencer l’exploitation de l’or. A ce jour, 124 millions de Dollars (environ 74 milliards FCFA) ont déjà été investis. « Centamin estime qu’elle ne peut pas continuer à financer seul le projet. Nous avons renoncé au permis parce qu’à un certain moment, nous avons eu des facteurs qui ont empêchés l’avancement des travaux, notamment la question sécuritaire », a-t-il laissé entendre.
La renonciation du projet le 15 Août 2022 est intervenue après 03 dispenses de commencer les travaux de construction. Conformément aux recommandations de la Commission nationale des mines (CNM) tenue le 14 février 2023, cette renonciation a été acceptée en conseil des Ministres le 16 mars 2023.
Pour le ministre Simon Pierre Boussim, la mine ayant renoncé au permis compte tenu des difficultés pour terminer la construction et débuter la production, l’Etat a repris son permis conformément aux dispositions du code minier. « Nous sommes là pour regarder ce qui reste sur le terrain et qui revient à l’Etat. Sur la base des données que nous avons, nous allons chercher un autre promoteur qui pourra reprendre la mine afin que cela puisse bénéficier à Batié, à la région et la nation toute entière », a-t-il indiqué.

L’occasion faisant le larron, le ministre de l’Energie, des Mines et des Carrières a profité de l’occasion pour lancer un appel d’apaisement. Pour lui, voir ce site après les actes de vandalisme ne fait pas honneur au burkinabè. « Que ce soit un bien privé ou un bien public, cela revient à tout le monde et à la Nation. Quand ça ne va pas, le premier interlocuteur reste l’Etat. Il faut toujours se tourner vers l’administration et poser les préoccupations afin que l’on approche la société minière pour mieux comprendre ».

En rappel, le permis de la mine d’or de Konkera SA, c’est par le décret n°2015-227/PRES-TRANS/PMS/MME/MEF/MERH du 5 mars 2015, que l’Etat accordait un permis d’exploitation de grande mine industrielle. Le permis couvre une superficie de 64,34 Km2, avec une durée de vie de 20 ans avec la possibilité de renouvellement par périodes consécutives de 5 ans jusqu’à épuisement des gisements dans les limites du périmètre. Le permis, situé à 450 Km de Ouagadougou était détenu par la société Ampella Mining qui l’a cédé au groupe Centramin. Il était prévu la construction d’une mine à ciel ouvert, la construction d’une usine de traitement, d’une unité de maintenance, d’une centrale électrique, des routes internes, d’un barrage d’une capacité de 1,5 millions de mètres cubes.
Marcus Kouaman
#Mines_Actu_Burkina