Le ministre des Mines et de la Géologie de la Guinée, Moussa Magassouba a exigé aux sociétés minières de rapatrier au moins 50% de leurs recettes d’exportation au pays. Il s’appuie sur les articles 184 et 185 du code minier de la Guinée pour poser cette condition. «Toute entreprise exportatrice aura l’obligation de procéder à des déclarations d’exportation au niveau des services compétents de la Déclaration Descriptive d’Exportation (DDE), de la Déclaration descriptive d’importation (DDI) et le Guichet unique de commerce extérieur(GUCE)», a déclaré Karamo Kaba, gouverneur de la Banque centrale de la république de la Guinée.
Il explique que ces sociétés ont un délai de 90 jours pour rapatrier la valeur d’au moins 50% des devises des produits exportés via leurs comptes bancaires : «Les banques primaires qui sont sous la tutelle de la Banque Centrale de la République de Guinée doivent s’assurer de l’effectivité de ces rapatriements en devise et surtout informer la Banque Centrale de la République de Guinée via un système de reporting», précise-t-il. Cette mesure est entrée en vigueur depuis le 1er septembre 2023.
Concernant le motif de cette décision, il a rappelé sur les ondes de la radio France internationale (RFI) que le gouvernement n’a demandé qu’au moins 50% des recettes soient rapatriées alors que la loi prévoit 100%. Pour lui, cela n’a rien de nouveau, ce n’est que l’application de la loi.
Pour ce qui est du recouvrement de ces recettes, le gouverneur répond : «au niveau de la Banque centrale de Guinée, nous avons mis une commission de recouvrement de sommes à rapatrier. Nous allons piquer une pénalité à quiconque qui n’aura pas effectué son travail et libre à elle de répercuter sur le client si elle le veut ».
Pour le gouverneur, l’objectif visé est de réduire la pauvreté trop élevée de la Guinée alors qu’elle possède des mines et plein de potentiel. Ainsi, en permettant une meilleure diversification de l’économie, ces recettes d’importations vont stimuler la création d’emplois dans le secteur du tourisme, dans l’agriculture.
Par ailleurs, il estime que cela devrait améliorer le niveau de vie de la population car le fait d’avoir beaucoup de devises à la banque centrale va aider à l’appréciation du franc guinéen. «Cela va constituer une sorte de bouclier anti-inflation pour la population guinéenne, ce qui sera bon pour le pouvoir d’achat », a conclu le gouverneur de la banque centrale. En rappel, la production des mines représente 90% de l’exportation de la Guinée.
Y G
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