En prélude à la 5è édition de la Semaine des activités minières de l’Afrique de l’Ouest (SAMAO), il a été organisé, le 27 septembre 2023, un atelier de formation et de partage d’expériences sur la valorisation des minéraux de développement au profit des artisans du Burkina Faso. À l’issue des échanges, les participants nous ont livré la quintessence de cette formation.

Les minéraux de développement sont, selon l’enseignant-chercheur, Dr André Njoya, des matériaux de faibles valeurs, de faibles rapport masse-coûts que l’on retrouve généralement dans notre environnement immédiat. Ils sont généralement négligés parce que n’intéressant presque personne. Portant, révèle le Dr Njoya, ces matériaux sont très capital dans le processus de développement local. « C’est le cas des pierres qui permettent de faire des granulats, qui permettent de faire des meulons pour les constructions. C’est le cas du sable qui intervient dans tous les travaux routiers et de bâtiments. De l’argile qui intervient dans la céramique du bâtiment. C’est le cas aussi des pièces semi-précieuses qui sont rejetés lors de l’exploitation des substances précieuses comme l’or ou le diamant qui peuvent intervenir dans la production des bijoux et autres objets utilitaires », a détaillé l’enseignant-chercheur à l’Université de Dschang au Cameroun. Il s’est agi donc, au cours de « cette formation pratique de voir ce que les gens font avec de l’argile local. Et comment on peut les emmener à améliorer la qualité de leur produit », a-t-il expliqué.
« Les artisans sont venus avec tout ce qu’ils ont comme matière première. Ils nous ont expliqué exactement ce qu’ils ont l’habitude de faire avec ces matériaux. Nous avons analysé ensemble le processus et nous avons identifié là où il y avait des difficultés, là où ils ont des contraintes et les emmener à améliorer très rapidement la qualité de leur produit. Ce qui se dégagent de cet atelier, c’est que les femmes potières manquent cruellement de matériels appropriés pour la production des objets de poterie. Elles n’ont pas de four pour une cuisson adaptée, ce qui fait que les produits de poteries ne peuvent se vendre qu’à l’échelle locale », a-t-il déploré.
A en croire le formateur, Dr André Njoya, pour que les acteurs puissent être compétitif sur le marché international : « Il va falloir renforcer leur capacité en termes de connaissance des ressources naturelles, de transformation de ces ressources et d’accès au marché ». Comme perspective, il a indiqué que les échanges se poursuivront à travers les conférences, sur les réseaux sociaux, mais aussi à travers des groupes de travail qu’ils ont en place au cours de cette formation.
« L’utilisation de ces minéraux permet de soutenir l’économie locale. Cependant, sur le plan stratégique, il va falloir trouver des voies et moyens qui permettront à tous les acteurs, à toutes les parties présentes, de pouvoir accorder à ces minéraux leurs vraies valeurs. Par exemple, en soutien, il faudra que le pouvoir public puisse soutenir toutes les actions qui sont entreprises et que les techniciens que nous sommes puissions apporter le soutien et l’encadrement nécessaire aux communautés, exploitantes et à tous les artisans dans le secteur », a-t-il demandé.
Un atelier qui a apporté un plus pour les participants
Mariam Go de Tcheriba, n’a pas caché sa satisfaction d’avoir pris part à cette formation. Selon elle, c’est une initiative qui leur a apporté un plus pour se professionnaliser. « Cet atelier a été très intéressant et nous avons appris beaucoup de choses. Nous sommes très contents. Ce que l’on faisait avant était bon, mais cette formation nous a ajouté un plus », a-t-elle assuré. Cette dernière a égrené comme difficultés, le manque de moyens financiers et le manque de matériel pour fabriquer les peaux. « On n’a pas de machine. Tout ce qu’on fait, c’est avec la main. Pour commencer le travail, il faut piler l’argile, piler les peaux cassées et mélanger. Il y a une machine pour cela mais on n’a pas les moyens pour l’acquérir », a déploré Mme Go.

Des explications d’Arsène Hien, exploitant des substances de carrières, ce fut un moment de partage d’expériences. « C’est un partage d’expériences. Nous avions notre petite expérience mais nous sommes venus apprendre les expériences des autres pays. Je pense que c’était vraiment bénéfique. Ça va nous permettre d’adopter les bonnes pratiques en allant vers la formalisation des bonnes pratiques des matériaux ». M. Hien a surtout appris sur la fabrication des briques de terre comprimé (BTC). « Puisque à notre, niveau c’est la cuirasse latéritique qu’on extrait. A cet atelier de formation, on n’a appris qu’avec les rejets que l’on rejettait, on peut faire des briques comprimés », a-t-il éclairé.

Pour sa part, Anicet Somé, a aussi laissé voir sa satisfaction d’avoir pris part à cet atelier de formation. « Je suis satisfait. On a été outillé sur les matériaux de développement. On a reçu la formation des nationaux et des étrangers venus du Cameroun, du Congo et de la Tanzanie. Nous sommes vraiment outillés dans ce domaine. Je peux dire que cet atelier ne peut que m’aider à m’améliorer dans mes services quotidiens et augmenter ma clientèle », a-t-il confié.

En rappel, la 5è édition de la Semaine des activités minières de l’Afrique de l’Ouest (SAMAO) s’ouvre le 28 septembre sous le thème : « Exploitation minière en Afrique : quelle stratégie pour impacter le développement des économies locales ? ».
K M
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