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#SAMAO2023 : La Problématique de la réhabilitation des sites miniers discutée par les acteurs

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La 5e Semaine des Activités minières de l’Afrique de l’Ouest (SAMAO) débutée le 28 septembre 2023 bat son plein du côté de la capitale burkinabè. Les 2 000 acteurs du secteur des mines examinent les stratégies pour impacter le développement des économies locales. À cet effet, le débat sur la Problématique de la réhabilitation des sites miniers a été posée au cours des exposés ce 29 septembre 2023.

Sur la Réhabilitation des sites miniers industriels au Burkina Faso, Dr Aboubacar Sako, enseignant-chercheur à l’Université de Dédougou, a fait l’état des lieux des défis et perspectives. Selon lui, les mines sont des installations ayant des impacts multiples et négatifs sur l’homme et l’environnement. Il a indiqué que l’industrie minière est « une source de revenus pour l’économie nationale et un problème environnemental et sanitaire ». Cela dit, les mines offres des atouts comme des faiblesses. Comme atouts, Dr Aboubacar Sako, cite, l’application du principe « pollueur-payeur », l’existence d’un cadre juridique et le recours à une expertise agréé pour les évaluations environnementales. Pour les faiblesses, M. Sako, a déploré, le caractère non contraignant et coercitif du recours à un expert agréé pour l’évaluation environnementale et la non prise en compte des responsabilités environnementales. Aboubacar Sako précise que l’impact de l’industrie minière est une activité de courte durée (7 à 10 ans) dont les effets persistent longtemps. A cet effet, « Lorsqu’elle est effectuée dans des zones boisées, elle constitue un facteur de déforestation. Les activités minières comprennent diverses étapes dont chacune implique des impacts environnementaux particuliers », a-t-il éclairé.

Dr Aboubacar Sako, enseignant-cheurcheur à l’Université de Dédougou

Pour ce qui concerne la réhabilitation, l’universitaire a confié que lorsque l’exploitation minière cesse, les installations minières et le site sont réhabilités et fermés. « L’objectif du plan de réhabilitation et de fermeture d’un site minier doit toujours viser à retourner le site à une condition qui ressemble le plus possible à la condition d’avant exploitation. Les mines qui sont célèbres pour leurs immenses impacts sur l’environnement ont le plus souvent produit ces impacts uniquement durant la phase de fermeture, lorsque les opérations minières avaient cessé. Ces impacts peuvent persister pendant des décennies et même des siècles », a-t-il souligné. Par conséquent, il révèle qu’il est impératif pour chaque projet minier, d’inclure « une discussion détaillée du plan de réhabilitation et de fermeture, proposé par le promoteur du projet d’exploitation minière ».

Pour Tidiane Zougouri, Ancien Directeur général de l’Agence nationale des évaluations environnementales (ANEVE), la réhabilitation fait partie du cycle de vie d’une mine qui est de 10 ans maximum. Tidiane Zougouri a exposé sur les normes et guides de bonnes pratiques en matière de réhabilitation et de fermetures des sites miniers. Selon lui, dans la réglementation au Burkina Faso, l’opérateur minier a obligation de produire le document suivant : « Un Plan de réhabilitation et de fermeture de la mine (PRF) comprenant : Les références administratives et juridiques et financières du projet, les référence à l’EIES/PGES ».

idiane Zougouri, Ancien Directeur général de l’Agence nationale des évaluations environnementales (ANEVE)

Selon ses explications, la réhabilitation progressive des mines, offre beaucoup d’avantages à l’opérateur minier, et permet également aux services techniques et aux organes chargés du contrôle environnemental d’assurer le suivi en temps réel de l’efficacité des mesures d’atténuation mises en place.

Mais Tidiane Zougouri a déploré le fait que la fermeture d’un site minier entraîne des répercussions négatives sur le milieu humain et socioéconomique, sur les employés de la mine et les collectivités territoriales et sur la communauté.

Cas pratique de la réhabilitation d’une mine : celle de SOMISA

Judicael Ouédraogo, Directeur adjoint Environnement et Réhabilitation Minière de West African Resources/SOMISA, a expliqué dans la pratique la réhabilitation de la mine de SOMISA. Selon lui, la réhabilitation progressive sur 5 ans à partir de 2022 est celle qui a été choisie. Il s’agit de la construction d’une pépinière de production végétale sur le site de SOMISA, du développement des compétences en réhabilitation minière. Il s’est attardé sur la halde à stérile sur 48 hectares. Aussi, il y a l’application d’un matériau d’oxyde pauvre en nutriments qui recouvrira la roche battue et servira de milieu de croissance pour la végétation. Le coût des opérations de Terrassement et de Revêtement a été évalué à 405,028 millions FCFA par Judicael Ouédraogo. Pour la même réhabilitation, l’oxyde et terre végétale sont mélangés dans un rapport de 3/2. « Étant donné que le matériau oxydé est en nutriments, il est enrichi de terre végétale riche en nutriments et en matières organiques pour le second revêtement », a expliqué ses explications. En 2023, sur un total de 48 ha de stériles dégradés, 10 ha étaient recouverts de terres végétales et prêts à être révégétalisés, a ajouté M. Ouédraogo. Il faut préciser que la réhabilitation du site de Somisa court jusqu’en 2027.

Judicael Ouédraogo, directeur Adjoint Environnement et Réhabilitation Minière WEST AFRICAN RESOURCES/SOMISA

Pour précision, « exploitation minière en Afrique : quelle stratégie pour impacter le développement des économies locales ? », c’est soucis cette thématique que se tient la 5e édition de la SAMAO.

K M

#Mines_Actu_Burkina

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