« Les différentes possibilités d’utilisation et de la personnalisation de la latérite », a été le thème d’une communication présentée par Souleymane Ouedraogo, expert en matériaux locaux et président de l’Association de Promotion des matériaux locaux du Burkina Faso. Il a donné la communication à la faveur de la tenue de la Journée de Promotion des Briques latérites taillées (BLT) organisée par le ministère de l’Energie, des Mines et des Carrières à Dano, dans la région du Sud-ouest les 23 et 24 novembre 2023.
Son thème met l’accent sur les matériaux de construction fait à base de latérite. Il a rappelé le contexte dans lequel se situent les matériaux locaux qui est celui du scepticisme du public, de la flambée des prix des matériaux de construction importés.
Le terme de matériaux locaux est très utilisé. Toutefois, les scientifiques recommandent d’utiliser le termes « matériaux appropriés ».
Dans sa communication, Souleymane Ouédraogo présenté l’historique de la latérite en déclarant que l’adobe est le tout premier matériau local ancestral de construction. Ce matériel a ensuite évolué pour donner des dérivés telles la bauge qui est un système de construction à l’aide de motte de terre. A cela s’ajoute la Pisé qui est un système de construction des murs par compactage de couche de terre dans les coffres.
C’est après ces formes qu’arrive les briques latéritiques taillées. Il indique que cette appellation est purement technique. Selon lui, le nom approprié est « pierres taillées ». On transportait les pierres sur les sites de construction et on les taillait sur place. Mais ne nos jours, la taille des pierres se fait sur un site de carrières. C’est après cela que les briques sont transportées sur le chantier de construction.
Il précise aussi qu’en fonction des moules, on peut produire plusieurs formes et types de brique latéritiques comprimés en formes rectangulaires, arrondies, en pavés, etc.
Il souligne cependant que plusieurs difficultés freinent l’exploitation des BLT au Burkina Faso dont le disponibilité des briques : lorsqu’une grande commande est faite, les producteurs n’arrivent pas à satisfaire la demande du fait que la production est artisanale et manuelle. Les latérites ne sont pas présentes sur tout le territoire national. L’écologie est une autre difficulté en ce sens que l’exploitation des latérites sont la cause de nombreux dégâts environnementaux.
Il estime que les rejets générés par l’extraction des BLT ne sont pas bien exploités alors qu’ils peuvent être utilisés pour les BLC. Il a terminé sa présentation a déclarant qu’il est temps de capitaliser les expériences acquises dans le cadre de l’utilisation et de la promotion des matériaux locaux de construction.
Georges YOUL
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