Après une semaine de pause, le procès de l’affaire charbon fin a repris le jeudi 21 décembre 2023 au Tribunal de grande instance de Ouaga I avec la comparution d’un agent des Douanes et un agent du Bureau des Mines et de la Géologie du Burkina Faso (BUMIGEB). Face au procureur, ces derniers ont déclaré n’avoir exécuté que les ordres de leurs supérieurs. Ils ne peuvent pas être tenus pour responsable concernant la prévention de faux en écriture des procès-verbaux.
Une fois à la barre, les 2 agents (agent de la douane et du BUMIGEB) ont affirmé avoir participé au processus de colisage et de la pesée du charbon fin d’Essakane. Mais ils n’étaient présents au processus d’échantillonnage et de mise en sac. Ils ont aussi fait savoir que même pour l’étape de la pesée, ils n’ont pas participé à la pesée de tous les sacs.
Le procureur a donc cherché à savoir pourquoi ils ont signé les procès-verbaux (PV) signifiant qu’ils ont participé au processus complet de toutes les pesées alors que ce n’est pas le cas.
«Quand je suis arrivé, les pesées étaient déjà finies. J’ai alors appelé mon supérieur pour lui faire le compte rendu car j’ai remarqué que cette pesée est différente de celle dont nous avons l’habitude de faire. Il m’a dit que comme les techniciens du BUMIGEB sont présents, je peux signer le PV. Donc j’ai signé», a répondu l’agent de la douane.
«L’administration étant une continuité, celui qui m’a précédé a transmis ces notes de pesée. J’ai pris et j’ai assisté au reste de la pesée pour compléter. C’est toujours le BUMIGEB, j’ai donc signé, a répondu l’agent du BUMIGEB de son côté».
Le procureur est revenu à la charge en leur expliquant qu’ils ont mal fait leur travail car ils ne se sont pas assurés que c’est bien du charbon fin qu’ils étaient entrain de peser et qu’ils ont signé les PV alors qu’ils n’ont pas participé à tout le processus pour être sûr des poids du charbon fin. Raison pour laquelle, Essakane s’est retrouvée avec 67 tonnes de surplus et d’autres minerais dans la cargaison par rapport à ce qu’elle a déclaré.
«Nous n’avons fait qu’exécuter les ordres qu’on nous a donné. Si on s’en tient à l’objet de notre ordre de mission, notre travail a été bien fait et nous nous sommes jamais écartés de notre mission, ont retorqué les deux agents».
«Si au moment de la pesée, vous contactez que ce n’était pas du charbon fin, est-ce que vous allez apposer votre signature sur le PV?», demande le procureur à l’agent du BUMIGEB. «M. Le procureur, je ne peux pas répondre à cette question», a-t-il répondu.
«Nous prenons acte. On constate que votre préoccupation c’est aller signer les PV et repartir», a fait observer le procureur.
Le président du tribunal à par la suite suspendue la séance. Elle reprend le vendredi 22 décembre 2023 toujours avec la comparution des deux agents pour la même prévention de faux en écriture des procès-verbaux.
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