Le domaine minier africain est le plus convoité au monde parce que le continent est riche en ressources naturelles. Mais l’Afrique subi l’exploitation de ses ressources par des multinationales qui excellent dans l’exportation brute de ses ressources et l’importation de produits dérivés de ces ressources. Cette pratique qui dure depuis des décennies explique en partie l’appauvrissement du continent. Le Forum des Mines et de la Géologie (ECOMOF°) qui se tient du 22 au 24 février 2024 à Cotonou, au Bénin sous le thème « Ressources géo extractives et technologies : quelles stratégies de mutualisation pour la création de valeur ajoutée en Afrique de l’Ouest » a abordé la question.
Plusieurs intervenants ont pointé du doigt, les insuffisances du continent africain pour développer une exploitation extractive profitable aux pays et aux populations.
D’autres pays profitent de l’exploitation de leurs ressources naturelles. Pourquoi pas l’Afrique.
Il est évident que ce n’est pas en comptant sur l’assistance et les prêts de l’étranger que l’Afrique pourra développer l’exploitation des ressources naturelles.
Il est donc impératif de travailler pour valoriser ces ressources, identifier et mettre en œuvre des solutions par la création de valeur ajoutée. Au titre de ses solutions, la transformation des ressources exploitées, la création d’un espace de transformation en encourageant les investissements, le développement du contenu local, la formation de cadres nationaux pour remplacer les expatriés, la mise en place d’institutions fortes pour le suivi contrôle du secteur, le développement des technologies et la mise en place d’institutions financières fortes pour le financement du secteur.
Le rôle de l’Union africaine et la CEDEAO remis en cause
L’Union africaine et la CEDEAO devraient jouer un grand rôle dans la mutualisation des efforts des pays.
La CEDEAO par exemple dispose d’un cadre légal harmonisé sur l’exploitation minière, pétrolière et gazière. Qu’est-ce que les pays en font ?
Le Nigéria exploite du pétrole mais n’arrive pas à ravitailler la sous-région. Ce pays importe aujourd’hui du pétrole pour couvrir sa consommation.
Un gazoduc traverse 4 pays ouest africains qui ont du mal à satisfaire à leur propre besoin en gaz. Aujourd’hui, il est question de le prolonger vers l’Afrique du Nord. La Sierra Leone exploite le diamant depuis 1930 mais ne dispose pas d’unité de transformation. Comment ces pays peuvent-ils faire profiter ces ressources à leurs populations et aux populations des autres pays ?
En outre, l’Afrique ne dispose pas de compétence pour négocier les contrats miniers et pétroliers. Les pays doivent faire recours aux experts à l’extérieur dont les rémunérations sont onéreuses pour les Etats. Une mutualisation des efforts au niveau régional peut permettre de recruter des experts au service de plusieurs pays en attendant de mettre en place des centres de formation pour former des cadres et rattraper le retard.
Cette situation d’individualisme des pays africains doit donner place à la coopération afin de résoudre la question de financement interne de l’exploitation minière, favoriser l’émergence d’un secteur privé sous régional qui puisse attirer des investissements, créer des emplois et rendre les économies des pays dynamiques, disposer d’infrastructures modernes et faire profiter des retombées de l’exploitation pour les communautés. Enfin, faire en sorte de rendre opérationnel les structures de recherche géographique pour la mise à jour du potentiel minier nationales afin de disposer d’une carte géologie d’Afrique.
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