KOBYAGDA T.R Estelle épouse DOLLY, Juriste d’affaires est spécialisée en droit de l’énergie et des mines. Elle est l’actuelle Directrice du suivi de la règlementation et de la production à la Direction générale des carrières du Ministère en charge des mines. A la faveur de la célébration du 8 mars, Journée internationale des femmes, Minesactu.info a eu un entretien avec elle. Elle parle de son parcours professionnel et des difficultés rencontrées en tant que femme.
Mines Actu Burkina : Parlez-nous de votre parcours professionnel
KOBYAGDA T.R Estelle épouse DOLLY : Après mon parcours universitaire sanctionné par une maîtrise en droit et un diplôme de troisième cycle recherche en droit privé, j’ai fait mes premiers pas professionnels dans une Etude notariale sis à Ouagadougou en qualité d’Assistante juridique. Je suis restée à ce poste jusqu’à mon intégration dans la fonction publique pour le compte du ministère de l’Energie, des Mines et des carrières en tant que Conseiller en études et analyses juridiques. J’ai occupé le poste de chef de service des études et du suivi et celui du service du suivi des contrats et conventions à la Direction des affaires juridiques et du contentieux dudit ministère, avant d’être nommée au poste de responsable de la Direction du suivi de la règlementation et de la production des carrières.
Aussi, je suis enseignante vacataire dans les instituts et universités du Burkina Faso, autorisée par décision du ministère en charge de l’enseignement supérieur dans mes domaines de compétences.
Quelles sont les difficultés rencontrées en tant que femme et comment vous les avez surmontées ?
Dans le processus du recrutement, je n’ai pas rencontré de difficultés majeures du fait que celui-ci a été organisé sur test (des sujets de droit à l’écrit comme à l’oral). Ce sont les compétences personnelles, les connaissances et multiples lectures qui ont été déterminantes dans la réussite. Cependant, les difficultés résident dans l’évolution de la carrière professionnelle. Pour l’Etude notariale, il n’y a pas eu de difficultés particulières du fait certainement que le premier responsable était une femme et que j’évoluais dans mon domaine de prédilection.
En ce qui concerne le secteur minier, il s’agit d’un secteur de prédominance masculine. Cela s’est certainement déteint sur l’Administration en charge dudit secteur. Les difficultés sont nombreuses dans ce secteur avec le statut de femme. Dans bien de cas en ce qui me concerne particulièrement, j’ai souvent été amenée à penser que je n’ai pas été promue à certains postes, juste parce je suis femme et que j’ai des responsabilités maternelles. Pour surmonter ces stéréotypes, j’avoue que je n’ai pas baissé les bras et j’ai fait de cela du tonus pour relever le défi des préjugés sur la femme en particulier la femme juriste dans le secteur minier. En effet, il a fallu faire preuve de persévérance, d’ardeur au travail et de perfectionnement afin de me faire une place.
Quel est votre message à l’endroit des autres filles et femmes ?
Le secteur minier jusqu’à présent est de coloration masculine et les femmes doivent se battre et s’armer d’ardeur peu importe leur profil (juriste, économiste ou géologue) et leur niveau d’étude (je pense à la femme artisane minière). J’encourage toute femme voulant évoluer dans ce secteur à s’armer de courage, de patience et surtout de travailler dur parce que sa carrière professionnelle est doublement évaluée comparativement celui de l’homme.
Il ne faut surtout pas dormir sur ses lauriers. Il est d’une impérieuse nécessité de recycler permanemment ses connaissances à travers des formations continues pour ne pas rester en marge de l’évolution sans cesse croissante du monde. Personnellement, il y’a deux ans, j’ai obtenu le diplôme de Master II en Droit international comparé de l’environnement de l’université de Limoges en France.
Comme dernier conseil, je dirai que la femme doit préserver sa dignité et sa valeur peu importe la dureté de la recherche de l’emploi et l’évolution de sa carrière professionnelle dans le secteur minier tant dans l’administration publique que dans le secteur privé. A force de persévérer, on y arrive toujours et le soleil brille pour tout le monde !
Propos recueillis par Elie KABORE
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