L’Association Bien le Tama et le ministère en charge des mines ont jeté les bases d’une réflexion autours des défis et perspectives des impacts miniers sur les espèces pourvoyeuses des produits forestiers non ligneux. Elle a organisé le 26 avril 2024, une conférence sur le thème : « Impacts miniers sur les espèces pourvoyeuses des produits forestier non ligneux : défis et perspectives ». C’est un cadre de réflexion qui s’est tenu en prélude des préparatifs de la 4e édition du Soumbala Festival régional. Autour de la thématique, Daniel Da Hien, expert en industrie extractive et cohésion sociale et Désiré Yaméogo, Directeur général de l’agence nationale de l’évaluation environnementale, ont présenté des communications sur l’état des lieux, dépeint les défis et proposés des perspectives.
Pour la présidente de l’association Bien le Tama, Sylvie Zongo, le choix de la thématique « Impacts miniers sur les espèces pourvoyeuses des produits forestier non ligneux : défis et perspectives. » de cette conférence dénote de la volonté de l’association de sensibiliser l’ensemble des acteurs sur l’impact des activités minières sur l’environnement. Elle note que la conférence est une occasion pour les parties prenantes de faires des propositions de recommandations pour la préservation des produits forestiers non ligneux au Burkina Faso. La conférence a lieu ce vendredi 26 avril 2024 à Ouagadougou.
Pour Daniel Da Hien, le Burkina Faso est un pays à fort potentiel minier. L’exploitation de l’or, du zinc et du manganèse entres autres a des impacts sur l’environnement de façon général et sur les produits forestiers non ligneux de façon spécifique. Il fait savoir que l’exploitation minière au Burkina Faso est encore dominée par une exploitation artisanale. Daniel Da Hien renseigne que sur les sites miniers notamment artisanaux, les artisans font usage de nombreux produits chimiques qui impactent négativement l’environnement. De ces produits chimiques, il note le cyanure, le mercure et aussi des explosifs qui dégradent les ressources naturelles et détruisent les sols et le couvert végétal.
Pour sa part, Désiré Yaméogo est revenu sur les produits forestiers non ligneux. A l’entendre, il y a deux types de produits forestiers non ligneux dont ceux d’origine animales (abeille, chenille) et végétales (Néré ; karité, liane, Feuille, écorces, miel). Sur l’impact du secteur minier sur ces espèces pourvoyeuses des produits forestiers non ligneux, il note la déforestation avec un abatage massif de ces espèces. Désiré Yaméogo révèle que sur certains sites artisanaux, les exploitants laissent souvent des arbres sans branches, ce qui affecte leur taux de production. Au-delà de l’activité minière, les sociétés immobilières, les agro-business man et les populations en général impactent de plus en plus négativement sur les produits forestiers non ligneux.
En termes de recommandations, les communicateurs sont unanimes sur la nécessité pour les organisations de la société civile de participer à la définition des politiques en matière de valorisation des produits forestiers non ligneux, à participer à l’information et à la sensibilisation sur la nécessité d’une gestion durable. A l’endroit de l’Etat, ils recommandent d’exiger des bilans des gestion environnementales auprès des entités minières ; exiger l’accessibilité aux rapports d’évaluation environnementale aux citoyens ; élaborer des politiques de protection des produits forestiers non ligneux et fournir un programme de protection des produits forestiers non ligneux aux mines.
Tiba Kassamse OUEDRAOGO
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