- 321 et 474 tonnes d’or artisanal sont exportées tous les ans en contrebande d’Afrique
- Dubaï, plaque-tournante internationale du commerce de l’or africain
- L’or est ensuite convoyé vers la Suisse
- Selon un rapport de l’ONG suisse Swissaid publié le 29 mai 2024
Le mercredi 29 mai 2024, l’ONG suisse Swissaid a alerté l’opinion internationale sur la grande ampleur que prend la contrebande d’or africain. Dans son rapport intitulé “sur la piste de l’or africain”, l’ONG estime entre 24 et 35 milliards de dollars (14 500 et 21 200 milliards de FCFA), l’argent que le continent perd dans le trafic illégal d’or.
«Plusieurs centaines de tonnes d’or quittent chaque année le continent africain vers Dubaï, sans avoir été déclarées, avant d’être légalement réexportées vers d’autres pays», dénonce l’ONG suisse Swissaid dans son rapport.
Elle déclare qu’entre 321 et 474 tonnes d’or artisanal sont exportées tous les ans en contrebande d’Afrique, ce qui représente entre 14 500 et 21 200 milliards de FCFA.
L’ONG pointe du doigt le rôle de Dubaï, plaque-tournante internationale du commerce de l’or à partir de laquelle l’or africain prend le chemin de différents pays dont la Suisse.
Elle estime qu’en 2022, plus de 66% de l’or importé aux Emirats arabes unis en provenance d’Afrique a été exporté en contrebande des pays africains.
De là, l’or africain est envoyé principalement vers la Suisse (deuxième plus grand pays importateur d’or africain après les Emirats) et vers l’Inde.
Swissaid explique que la législation suisse fait du dernier lieu de transformation de l’or son lieu d’origine, de sorte que l’or qui arrive en Suisse n’est pas tracé comme provenant d’Afrique.
Selon l’ONG, le phénomène de contrebande de l’or africain prend de l’ampleur puisqu’elle a plus que doublé entre 2012 et 2022.
Elle s’inquiète de cette contrebande du fait que l’or soit un outil de financement de groupes armés et aussi cause de graves violations des droits humains et dégradations de l’environnement.
Le rapport de l’ONG Swissaid couvre une période de 11 ans, de 2012 à 2022. Il a été rédigé à partir de données recueillies auprès de 54 pays africains, en croisant les données de production de l’or et celles des exportations et importations officiellement déclarées.
Georges YOUL
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