Le suivi-contrôle des opérations minières relève de l’Etat burkinabè qui s’est investi dans la promotion du secteur et la mise en place d’un cadre institutionnel et réglementaire pour encadrer l’exploitation minière.
Les indicateurs rapportés par les rapports d’avancement de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries extractives du Burkina Faso (ITIE-Burkina) permettent d’évaluer la présence de l’Etat sur les sites miniers.
En effet, sur 13 mines exploitées en 2020, ITIE-Burkina renseigne que 8 mines ont fait l’objet de suivi de Plan de Gestion environnemental et social (PGES), soit un taux de couverture de 61,5%. Ce taux a évolué en 2021 pour se situer à 92% puisqu’au cours de cette année, 12 suivis de PGES ont eu lieu. Pourtant, le suivi des PGES de mines en 2021 a révélé des insuffisances dont l’insuffisance des reboisements, l’absence de clôture de certains sites miniers occasionnant des intrusions des animaux et des personnes (cas des orpailleurs par exemple), l’insatisfaction des populations des zones concernées en matière d’emploi.
Quant aux inspections environnementales, seulement 7 ont lieu en 2020 sur des sites miniers contre 2 en 2021.
L’ITIE-Burkina Faso note qu’en 2022, c’est 5 PGES de 5 sociétés minières qui ont fait l’objet de suivi. Il s’agit de la mine de Youga, de Roxgold, Houndé Gold, Bouéré Dohoun Gold et Waghion Gold. Les principales insuffisances constatées suite à ce suivi se situe au niveau du déficit de communication entre les mines et la population riveraine; l’absence de tri des déchets au niveau des déchèteries; le non-respect de tri sélectif de déchets dans les cellules des déchèterie ; l’insuffisance des consignes de sécurité sur les sites ; l’absence de programme de sensibilisation des populations connus de tous ; l’absence d’équipements pour les mesures de l’intensité du bruit et des vibrations ; une mortalité constatée des plants à côté de la station de traitement de l’eau contaminée du garage des engins lourds ; la défaillance du dispositif d’éloignement de la faune du parc à résidu (présence d’oiseaux à proximité) et la non reconstitution du couple d’ourébi dans la zone de conservation.
Quant aux inspections des mines industrielles et semi mécanisées, seulement 2 mines d’or dont celle de de Kiaka et Waghion Gold Operation ont été concernées en 2022. De ces inspections, plusieurs insuffisances majeurs constatées sont les déversements des huiles usagées sur la plateforme des groupes électrogènes, la non indemnisation et la relocalisation des 121 personnes concernés par cette opération, la non réalisation d’audit environnemental, la non transmission des rapports annuels sur la situation environnementale à l’administration compétente, l’enfouissement de déchets solides (terre contaminée, reste de nourriture), le mauvais stockage des déchets contaminés à l’huile. La pertinence ces constats indiquent que l’insuffisances du suivi contrôle aggravent les atteintes à l’environnement et fait perdre à l’Etat des recettes budgétaires.
Ces indicateurs prouvent que des mines peuvent passer l’année dans recevoir une mission de suivi de leur PGES et une inspection environnementale.
Au niveau de l’exploitation de substances de carrières, sur une prévision de contrôle de 60 sites en 2020, « 80 sites de substances de carrières valides ont été suivis et contrôlés » selon ITIE-BF. En 2021, ce sont 84 sites de carrières qui ont été concernés par le suivi.
Pierre Balma