Ouagadougou abrite du 8 au 10 juillet 2024, le forum sur le financement du contenu local sous le thème « Financement du contenu local dans les mines au Burkina Faso : Développer la chaîne des possibilités». Il estorganisé par la Chambre des mines du Burkina en collaboration avec le ministère burkinabè des mines, en partenariat avec d’autres acteurs du secteur privé dont le patronat. Il a pour objectif de faciliter la collaboration entre les acteurs pour la mise en place d’un mécanisme pérenne de financement du contenu local dans les mines. Au menu de ce forum qui réunit plus de 500 acteurs professionnels, des partages d’expériences, des panels de haut niveau, des expositions. Ouvert ce lundi 8 juillet 2024 pour 72 heures, il est attendu de fortes recommandations qui vont améliorer et accroître les systèmes de financement du contenu local dans le secteur des mines au Burkina Faso.
Pour le président de la Chambre des mines du Burkina, Ousséni Derra, après plusieurs années d’exploitation minière au Burkina Faso, le secteur a créé un bon nombre d’investisseurs locaux. Cependant, certains acteurs rencontrent des difficultés, d’où la nécessité de les réunir autour d’un forum pour établir les bases d’un accompagnement bien structuré,avec tous les systèmes existant déjà sur place dans le pays.

Des champions nationaux, mais aussi des difficultés
Il renseigne qu’à ce forum participe plus de 500 professionnels venus de divers secteurs et de divers pays dont la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Niger, le Mali et l’Afrique du Sud pour ces 72 heures d’échanges et de partages d’expériences. Ousséni Derra a donné des indications sur les thématiques qui seront discutées dont la disponibilité des produits financiers, les innovations en matière de financement du contenu local, les services d’assurances pour accompagner le secteur minier, les alternatives au financement classique, les autres possibilités de financement du contenu local, les stratégies de financement du développement des compétences pour le secteur minier, les solutions pour l’accès au financement de l’entreprenariat des femmes dans le secteur minier, les opportunités pour les jeunes. Il est également prévu une séance de partage d’expériences avec des entrepreneurs miniers.
Pour sa part, le ministre de l’Energie, des Mines et des Carrières, Yacouba Zabré, a fait savoir que le financement du contenu local est un des défis majeurs qu’il faudrait relever, malgré les textes adoptés par le gouvernement pour encadrer le secteur. Il note par ailleurs qu’il s’agira pour les acteurs, d’examiner les produits financiers existants pour le financement d’un secteur aussi capitalistique que l’exploitation minière et d’explorer des solutions innovantes. Le ministre burkinabè des mines a formulé ses attentes par rapport au forum : « Nous fondons beaucoup d’espoir sur son déroulée en ce sens qu’il va aborder avec l’ensemble des acteurs, une question importante qui est le financement du contenu local, un des défis majeurs qu’il faut relever après l’ensemble des textes que le gouvernement a pris pour encadrer le secteur. », a fait-il fait savoir. Il a jouté : « Nous attendons qu’il ait des partages d’expérience, des recommandations assez fortes qui permettra de donner du contenu au contenu local ».

Le ministre des mines attend de fortes recommandations
Au sortir de cet évènement, les acteurs serontsensibilisés sur les spécificités du secteur minier. Ils auront droit à des explications sur les exigences liées à la fourniture en biens et services aux mines, au répertoire des besoins des fournisseurs locaux en matière de financement de la fourniture de biens et services aux mines. Les difficultés de financement rencontrées par les fournisseurs miniers seront également présentées, tout comme les types de produits financiers disponibles. Enfin, le forum va s’intéresser aux produits financiers spécifiques adaptés aux besoins et aux exigences du secteur minier.

En rappel ce forum ouvert le 8 juillet jusqu’au 10 juillet 2024 se tient dans un contexte particulier. En 2023, la production d’or était estimée 56,86 tonnes. Pour la même année, le sous-secteur de l’or a contribué pour 13% au Produit intérieur brut (PIB), 19,2% aux recettes publiques et pour 79,2% aux exportations. Dans le but de permettre à l’économie nationale de tirer un meilleur profit de l’exploitation minière, le gouvernement du Burkina Faso a adopté une règlementation sur le contenu local. Cependant, les entreprises burkinabè sont très souvent confrontées difficultés dans le cadre de leurs relations d’affaires avec les entreprises minières dont entre autres l’exigence de paiement anticipé ou de lettre de crédit de la part des partenaires étrangers dans l’exécution de leur contrat, les taux assez élevés (8% à 12%) appliqués par les institutions pour l’émission des lettres de crédits, le besoin de renforcement des compétences et les difficultés rencontrées dans les formalités d’enregistrement des entreprises créées en partenariat avec les fournisseurs étrangers, la structuration et la gouvernance des entreprises locale, etc.
Tiba Kassamse OUEDRAOGO
#Mines_Actu_Burkina