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Le genre figure en bonne place dans le contenu local

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« La notion du genre est prise en compte dans la stratégie nationale du contenu local dans le secteur minier » a affirmé Zoungrana K. Roger, Chef de Département du Contenu Local des Mines et Carrières. Il s’exprimait lors de la journée porte ouverte organisée par l’Association des femmes du secteur minier du Burkina Faso (AFEMIB), le 14 juin 2014. Sa présentation a eu pour thème : « Place de la femme dans la mise en œuvre du contenu local dans le secteur minier: Avantages économiques à long terme de l’investissement dans l’autonomisation des femmes dans le secteur de l’exploitation minière artisanale de l’or, tant pour individus que pour les communautés ».

Zoungrana K. Roger, Chef de Département du Contenu Local des Mines et Carrières

Pour Zoungrana Roger, le contenu local est considéré comme un moyen d’accroître les retombées de l’exploitation minière. Au Burkina Faso, l’adoption du Code de 2025 a permis d’engager le processus d’élaboration de la stratégie nationale de contenu local. Son élaboration a suivi un processus participatif ayant conduit à son adoption par l’arrêté conjoint N °2021-163 /MEMC/MINEFID du 26 juillet 2021. L’AFEMIB a contribué activement tout au long du processus d’élaboration de la stratégie.

La stratégie définit le contenu local comme : « l’ensemble des activités portant sur le développement des capacités locales, l’utilisation des ressources humaines et matérielles locales, le transfert technologie, la sous-traitance des entreprises, des services et produits locaux, le capital des nationaux, et la création de valeurs additionnelles mesurables à l’économie locale ».

Des activités genre sensible figurent dans le plan d’action de la stratégie dont l’octroi de 30 bourses de formation dans les métiers des mines de niveau ingénieur dont au moins 10 à des filles, la formation de 300 femmes des communes minières en entreprenariat et en approvisionnement local et la mise à la disposition de femmes exploitantes artisanales d’or des agents de santé communautaires pour des visites médicales.

Les impacts globaux attendus de la stratégie sont l’augmentation de la proportion des achats locaux de biens et services dans la consommation du secteur minier de 20% en 2019 à 30% en2025, l’augmentation des emplois directs et indirects dans le secteur minier de 51 631 en 2019 à 100 000 en 2025 et le maintien de la part des industries extractives dans le PIB à au moins 10% en 2025.

La stratégie définit des indicateurs phares concernant le genre dans le contenu local. On a l’augmentation de la proportion des femmes employées dans le secteur minier qui devra passer de 3% de femmes en 2019 à 6% en 2023, 8% en 2024 et 10% en 2025 et l’augmentation de la proportion des achats locaux en biens et services. En 2022, ces achats ont été estimés à 794 milliards FCFA. Les achats en biens et services payés auprès des entreprises locales ont été estimés à 259 milliards FCFA. Ces achats concernent aussi bien des fournisseurs burkinabè hommes et femmes, car les données ne sont pas désagrégées. Toutefois, lors des rencontres de contenu local, les sociétés minières présentent des modèles de femmes fournisseurs de biens et services.

Déjà, plusieurs actions ont été réalisées dans la mise en œuvre du plan d’action dans son volet genre dont le lancement de la procédure pour l’octroi de 50 bourses d’étude à des filles étudiantes pour le 3e cycle à l’Université. Dans le cadre des rencontres régionales organisées chaque année par le secrétariat technique du Contenu local, d’autres actions de renforcement de capacités sur le contenu local et les opportunités à saisir dans le secteur sont menées aux profits des femmes et des hommes. Sur la valorisation locale des produits miniers et la promotion des investisseurs nationaux, il faut noter qu’elles sont menées aussi bien pour les investisseurs hommes et femmes

Au regard des constats, plusieurs défis sont à relever dont l’amélioration de la compétitivité des entreprises nationales des femmes, le renforcement de l’expertise nationale féminine et la création d’une masse critique de compétences féminines afin de répondre aux besoins des industries extractives, la mise en  place d’unités de production ou de transformation locale de biens miniers pour la consommation des sociétés minières, l’adhésion à la bourse des achats locaux pour faciliter la mise en relations d’affaires fournisseurs femmes-sociétés minières.

Pierre Balma

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