Le Burkina Faso est un pays producteur d’or depuis plusieurs décennies. L’histoire du pays nous enseigne que ses populations ont toujours pratiqué l’orpaillage pendant la saison sèche et les périodes de sècheresse. L’implantation des mines industrielles a contribué à faire du Burkina Faso un pays minier parce que depuis au moins une quinzaine d’années, l’or représente chaque année, au moins 70% des exportations du pays et contribue en moyenne à 12% à la création de richesses. La présence des mines a créé un grand besoin en ressources humaines. C’est ainsi que des instituts publics et privés ont vu le jour et offrent chaque année des formations à des milliers d’étudiants dans les filières « mines et carrières ». Toutefois, ces étudiants sont confrontés à un double problème : trouver un stage pour soutenir leur diplôme ou pour renforcer leur expérience professionnelle et trouver un emploi. Ils sont nombreux ces demandeurs de stages qui écument les services des ressources humaines des sociétés minières, du ministère des mines et ses services rattachés, à la recherche d’un simple stage. De nos jours, les CV-tech des sociétés minières contiennent des milliers de demandes de stage à tel point qu’elles se retrouvent dans l’incapacité de les satisfaire. Afin d’encourager l’emploi des nationaux dans les mines, le Burkina Faso s’est doté de textes sur le contenu local dans le secteur minier. Ces textes obligent les sociétés minières à prioriser les nationaux dans emplois. Des quotas d’emplois ont été définis par catégorie et par niveau professionnel. Ces emplois sont réservés exclusivement aux nationaux. Mais comment prétendre à un tel emploi si l’étudiant en fin de formation n’est pas en possession d’un diplôme et de l’expérience requis qu’un stage aurait permis de garantir ?
Il est évident que les textes sur le contenu local exigent que les acteurs du secteur participent aux stages des étudiants. Mais il appartient à l’Etat d’organiser et de faciliter la mise en œuvre de cette disposition. Le ministère des mines, à travers la structure de gestion du contenu local, avec la collaboration des départements en charge des enseignants secondaires et supérieurs, de l’emploi et de la formation professionnelle, doit mettre en place un dispositif de réception et de répartition des stagiaires dans les structures d’accueil, en fonction de leur disponibilité. Il est impératif d’accompagner ces stagiaires et leurs structures d’accueil afin que la période de stage soit à un moment d’un apprentissage en adéquation avec les besoins réels du secteur. D’autres secteurs d’activités peuvent être mises à contribution comme celui du transport, de la logistique, les BTP, des carrières, des sociétés industrielles, des sociétés de services, etc. Il appartient à l’Etat de mettre à la disposition du marché de l’emploi, des diplômés prêts à servir. Cela passe également par une meilleure surveillance des instituts de formation afin de s’assurer que les contenus proposés sont en conformité avec non seulement les exigences académiques mais aussi les exigences du secteur. Une structure comme le Bureau national des Mines et de la Géologie (BUMIGEB), dont le centre de formation est en partenariat avec une université du pays, peut jouer ce rôle. Le BUMIGEB devrait disposer également de sa « mine école » pour recevoir les stagiaires et assurer la formation continue des agents de l’Etat chargés de suivre et de surveiller le secteur.
Elie KABORE
Directeur de Publication