Le ministère de l’Environnement, de l’eau et de l’assainissement (MINEEA), en partenariat avec le Fonds des Nations-Unies pour l’Environnement mondial, a officiellement ouvert, ce mardi 18 mars 2025 à Ouagadougou, le dernier atelier du Comité technique de suivi (CTS) marquant la phase finale du projet « PlanetGOLD Burkina Faso ». Mis en œuvre depuis 2019 par l’Artisanal Gold Council (AGC), ce projet vise à éliminer l’utilisation du mercure dans l’exploitation minière artisanale et à petite échelle (EMAPE). Ce projet promeut le renforcement des pratiques durables dans cette filière économique du Burkina Faso.

Plusieurs résultats engrangés
Le projet « planetGOLD » s’inscrit dans une dynamique mondiale visant à protéger la santé des populations et les écosystèmes des effets toxiques du Mercure. Ce métal lourd, largement utilisé par les artisans miniers pour extraire l’or, provoque des ravages sanitaires, particulièrement, nocif pour le système nerveux, la thyroïde, les reins, les poumons, le système immunitaire, les yeux, les gencives et la peau. Il peut entraîner des pertes de mémoire ou des troubles du langage.
À en croire Saidou Kabré, Représentant Pays AGC, le projet se termine sur une note de satisfaction. « Au titre de la composante 1, l’examen et l’analyse des politiques, cadres juridiques et réglementation de l’EMAPE au Burkina Faso a permis l’ébauche d’un cadre juridique et politique favorable à la formalisation du secteur de l’EMAPE partagé avec les parties prenantes au niveau gouvernemental et au sein de la société civile ainsi que l’introduction de l’usage des technologies sans mercure notamment de la gravimétrie dans la nouvelle loi minière adoptée juillet 2024. Au titre de la composante 2, les résultats notables enregistrés portent sur l’amélioration de l’accès au financement formel par les artisans miniers grâce à la mise en place d’un mécanisme de facilitation de l’accès au financement dénommé Fonds d’Appui au Secteur de l’artisanat minier. Au titre de l’opérationnalisation de la composante 3, les résultats peuvent être situés à 2 niveaux dont la contribution à la réduction de l’utilisation du mercure de 256 kilogrammes sur la chaîne d’approvisionnement de l’EMAPE et à l’amélioration des conditions de travail et environnementales grâce à la technologie sans Mercure (TSM) introduite et installée », a énuméré Saidou Kabré.
Il a ajouté que le projet a également contribué à la professionnalisation des acteurs et du secteur de l’EMAPE, à travers la mise en place de 2 référentiels de formation professionnelle au métier d’artisan minier qualifié en Technologies sans mercure (TSM) de niveau COB et BQP, à la formation et la certification de 159 sur 169 apprenants, soit 94 % de taux de réussite au métier d’artisan minier spécialiste des Technologies sans mercure. Il y a eu également le développement au soir de « PlanetGOLD », un nouveau projet « GOLD+ » dont le processus d’endossement est en cours. Ce projet permettra, selon le Directeur Pays, de corriger les insuffisances rencontrées dans l’exécution du projet « PlanetGOLD » et de mettre à l’échelle les bonnes pratiques adoptées par les bénéficiaires.

Pourquoi lutter contre l’utilisation du mercure ?
Abou Ouattara, directeur de la prévention des pollutions et des risques environnementaux a ajouté parmi les acquis, le transfert de technologies avancées à des artisans locaux, la sensibilisation des communautés minières aux dangers de l’usage du mercure, et la création de partenariats solides pour sécuriser une chaîne d’approvisionnement plus responsable.
Pourquoi lutter contre l’utilisation du mercure ? Selon les données du ministère en charge des mines, l’exploitation minière artisanale et à petite échelle (EMAPE) d’or présente dans 12 des 13 régions du Burkina Faso, emplois directs 140 196 travailleurs répartis sur 448 sites artisanaux d’or fonctionnels et 9,5 tonnes d’or produites, représentant une valeur de 232,2 milliards F CFA. À en croire, le Plan d’action national de réduction, voire d’élimination du Mercure dans l’EMAPE, ce secteur utilise 77 624 kg de mercure par an et en termes de pollution, 71 % du mercure initial est rejeté dans la nature, 18 % dans le sol lors du lavage et 53 % dans l’air lors du brûlage. Aussi, il ressort du rapport du projet Minamata Initial Assesment (MIA), que les estimations des émissions et des rejets de Mercure dus à l’extraction de l’or par amalgamation au mercure sont à l’ordre de 24 375 Kg Hg/an dans l’air, 4 225,0 Kg Hg/an dans l’eau et 3 900,0 dans le sol.

Remédier à ce constat amer…
Selon le représentant du Secrétaire général du Ministère des mines, Fokoiré Félix Ceibrango, cette situation soulève l’inquiétude générale quant à la dangerosité du mercure (Hg), un métal « lourd hautement toxique préoccupant à l’échelle mondiale vu sa propagation atmosphérique à longue distance, sa persistance dans l’environnement dès lors qu’il a été introduit par l’homme, son potentiel de bioaccumulation dans les écosystèmes ».

C’est là qu’intervient le projet « PlanetGOLD », mis en œuvre par l’Artisanal Gold Council (AGC) et qui vise à fournir des solutions durables aux communautés locales pratiquant l’exploitation minière artisanale.
En rappel, débuté en 2019, le projet « planetGOLD » a connu une phase d’extension d’une année et prendra fin en mars 2025.
PB
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