La menace terroriste a des impacts sur le secteur minier dans son ensemble. Des exploitants ont été contraints d’abandonner plusieurs sites artisanaux. Le secteur industriel qui est le mieux contrôlé rencontré aussi des difficultés.
L’inaccessibilité de certaines zones pendant un certain temps a entrainé la suspension, voir l’arrêt de plusieurs projets de recherche.
Plusieurs incidents sécuritaires autour des sites miniers et sur des axes routiers ont contribué à perturber le transport du personnel et la chaine d’approvisionnement des certaines mines industrielles.
Ces difficultés ont eu diverses conséquences sur les sociétés minières et leurs sous-traitants. Sur le plan économique, ils ont été obligés de réaliser des investissements supplémentaires dans la sécurisation des sites, le transport aérien des travailleurs, la révision des temps de rotation des travailleurs avec des longs séjours sur les sites, etc. Ces investissements augmentent les charges des entreprises et réduisent les marges imposables par l’impôt. Sur le plan social, du personnel a été mis en chômage technique, voir licencié. Des contrats à durée déterminée n’ont pas été renouvelés et les nouveaux recrutements suspendus.
Mais le Burkina Faso a su rebondir pour faire face à la situation en posant un certain nombre de mesures.
Sur le plan sécuritaire, la décision d’ériger l’Office national de sécurisation des sites miniers (ONASSIM) comme l’unique interlocuteur entre l’Etat et les sociétés minières a permis à plusieurs sociétés de signer des conventions de sécurisation. En décidant de suspendre la réception de nouvelles demandes de permis de recherche, le gouvernement cherche à assainir le domaine parce que certains acteurs miniers faisaient de la spéculation.
Le gouvernement a constitué un paquet de plus de 200 « Actifs miniers de l’Etat », constitués des permis abandonnés, renoncés, expirés et non renouvelés, etc. qui sont devenus des propriétés de l’Etat. Ces actifs concernent aussi bien des permis de recherche que des permis d’exploitation. Après une évaluation, des actifs ont fait l’objet d’octroi sous certaines conditions pour les entreprises intéressées. C’est la preuve que les investisseurs dans ce secteur ont confiance du Burkina Faso.
Pour mieux profiter de son secteur minier, le gouvernement a pris un certain nombre de mesures. Il a encouragé l’exploitation des sites par des investisseurs nationaux.
Le gouvernement a mis en place une unité de traitement des résidus miniers qui apporte un plus dans la production. La construction de la raffinerie d’or va permettre de mieux évaluer la teneur de l’or exporté. L’Etat a pris d’importantes parts dans plusieurs sociétés. Dans certains, il a pris carrément le contrôle de l’ensemble des parts.
Le gouvernement a aussi mis un accent particulier dans la surveillance du secteur en assurant désormais le transport et le versement des frais de mission à ses agents en mission sur les sites miniers en lieu et place des sociétés minières afin de donner une grande indépendance aux agents.
Des protocoles ont été signés avec les entreprises industrielles pour s’assurer en amont que ce qui est produit en termes d’or est ce qui est exporté à travers les pesées et le colisage
Elie KABORE
Directeur de publication