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Le Burkina Faso dispose de minéraux stratégiques et des terres rares

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Le concept « minéraux stratégiques » est une expression couramment utilisée de manière interchangeable avec « minéraux critiques » ou « minéraux de la transition énergétique ». C’est un concept qui peut changer, en fonction des besoins du pays, de la disponibilité de l’offre et de la valorisation du minerai. Mais il faut retenir que ce sont des minéraux nécessaires à la transition énergétique dont l’utilisation assure un avenir plus durable à cause des faibles émissions de carbone. Ces minéraux qui sont aussi utiles à la fabrication des technologies propres sont des éléments constitutifs d’une économie verte, dont les véhicules électriques, les téléviseurs, les téléphones portables et autres dispositifs numériques, ainsi que les éoliennes.

Parmi les minéraux stratégiques, on retrouve les terres rares, en ce sens qu’elles sont très difficiles à extraire et les procédés pour les traiter sont complexes. Ces minéraux sont nécessaires à la fabrication des appareils numériques liés aux technologies de l’information. Dans le secteur de la santé, ils sont utilisés pour les thérapies contre le cancer (radiothérapie), les rayons X, les IRM, ainsi que pour la recherche médicale.

Au fur et à mesure que le monde abandonne les énergies fossiles polluantes et opte pour une utilisation des énergies propres à faibles émissions de gaz à effet de serre, on observe une demande croissante mondiale de ces minéraux.

Le Burkina n’a pas encore une définition assez claire du concept. Il ne disposait pas non plus d’un cadre politique et juridique sur les minéraux stratégiques. Mais selon les définitions largement partagées, de tels minéraux ont déjà été exploités dans le pays tels que le zinc, le manganèse et le cuivre. En plus, suite aux travaux de recherche, de nombreux indices ont été répertoriés dans le pays pour ce qui concerne le nickel, l’aluminium, le cobalt et le lithium. Des travaux supplémentaires dans la recherche permettront de mieux cerner leur potentiel réel.

La course vers ces minéraux est aussi lancée au Burkina Faso. En effet, selon les données du cadastre minier, le Burkina comptait 276 permis de recherche valides en fin décembre 2024. Dans ce lot, plus d’une centaine de permis de recherche qui associent des terres rares et des minéraux stratégiques tels que le cuivre, l’argent, le zinc, le cobalt, le chrome, le lithium et le nickel ont été octroyés.

Le pays a donc saisi l’occasion que lui a offerte la révision de son Code minier en 2024, pour améliorer le cadre législatif et règlementaire sur les minéraux stratégiques.

C’est ainsi que dans le Code minier adopté le 18 juillet 2024, il est précisé : « En fonction des nécessités d’intérêt national, l’Etat peut conférer le caractère stratégique à une substance minérale donnée ». Mais les règles d’exploitation et de commercialisation de la substance stratégique seront déterminées par voie règlementaire. En attendant la définition des règles d’exploitation et de commercialisation, le texte règlementaire sur les procédures d’attribution et les modalités de gestion des titres miniers a classé les substances minérales par catégories.

Dans la catégorie B, on retrouve le manganèse, le fer, l’aluminium, le titane, le vanadium. La catégorie C regroupe le nikel, le cobalt, le chrome. La catégorie F regroupe les terres rares, le niobium, le colombo, le tantaline, le lithium, le rubidium et le cesium.

Elie KABORE

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