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Transition énergétique : 102 permis de recherche portent sur des minéraux critiques et terres rares en 2023

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Le Burkina Faso s’engage activement dans une transition énergétique visant à diversifier ses sources d’énergie et à améliorer l’accès à l’électricité pour sa population. Cette initiative s’inscrit dans un cadre législatif et stratégique clair, notamment, avec l’adoption de la loi n°014-2017/AN du 20 avril 2017, qui promeut la diversification énergétique et l’intégration des énergies renouvelables, en particulier, l’énergie solaire, compte tenu du fort potentiel solaire du pays.

L’objectif, à long terme, est de réduire la dépendance aux énergies fossiles, tout en atteignant une capacité de production énergétique de 2500 MW en 2022, avec une part de 55 % issue des énergies renouvelables (contre 12,53 % en 2017).

Pour concrétiser cette ambition, le Burkina Faso a élaboré plusieurs stratégies et politiques clés intégrant la transition énergétique dans les actions du gouvernement. Ces documents définissent les orientations à suivre et les objectifs à atteindre à court, moyen et long terme.

Le secteur extractif peut jouer un rôle stratégique dans la transition énergétique par l’exploitation des minéraux critiques nécessaires aux technologies bas carbones, l’investissement direct du secteur minier dans les infrastructures énergétiques pour alimenter les sites miniers et les zones rurales environnantes.

Les données du cadastre minier, en 2023, révèlent l’existence de 102 permis de recherche qui portent sur des minéraux critiques et terres rares (cuivre, zinc, cobalt, lithium, etc.), renforçant ainsi le potentiel du pays à participer aux chaînes d’approvisionnement mondiales pour la transition énergétique. Par ailleurs, deux sociétés (SEMAFO BOUNGOU SA et IAMGOLD Essakane SA), sur un total de 12 en production, ont intégré des sources d’énergie renouvelable en 2023. En conclusion, le secteur extractif du Burkina Faso a un fort potentiel pour soutenir la transition énergétique, grâce à ses ressources en minéraux critiques. Toutefois, l’adoption des énergies renouvelables reste limitée, nécessitant des efforts accrus pour accélérer cette transition et maximiser les bénéfices économiques et environnementaux.

La transition énergétique fait face à plusieurs défis qui limitent l’impact du secteur extractif sur l’électrification et le développement durable. Les défis majeurs sont, entre autres, l’absence de cadre stratégique spécifique pour la valorisation des minéraux critiques, les infrastructures énergétiques insuffisantes pour alimenter les sites miniers isolés et les communautés rurales voisines, le  taux d’électrification faible (18,83%, selon les dernières données du ministère de l’Energie), avec des disparités marquées entre zones urbaines et rurales, l’insuffisance des investissements directs du secteur extractif dans des projets d’énergie renouvelable destinés aux communautés locales.

Les opportunités et les leviers d’action sont, notamment, l’élaboration d’un cadre stratégique national pour la valorisation des minéraux critiques, en assurant leur transformation locale et en renforçant leur contribution à la transition énergétique, conditionner l’octroi de permis miniers à des engagements en faveur de la production d’énergie renouvelable ou de l’électrification des communautés proches des sites d’exploitation, encourager les entreprises minières à développer des centrales solaires ou biomasse pour alimenter leurs opérations et électrifier les régions avoisinantes, créer des fonds de développement énergétique local, alimentés par une partie des redevances minières, afin de financer des projets d’électrification rurale.

Synthèse de Elie KABORE sur la base du rapport ITIE-BF 2023

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