En 2019, AFEMIB a permis à plusieurs femmes des sites miniers artisanaux d’acquérir des pièces d’état civil comme les actes de naissance, les cartes nationales d’identité. Ces femmes ont pu contacter des micro-crédits pour des activités génératrices de revenus. C’est le cas à Yeou, dans la région du centre nord où AFEMIB a aussi facilité l’accès aux actes d’état civil en finançant l’établissement des actes de naissance et des cartes nationales d’identité. Au total, 217 actes de naissance et 174 cartes d’identités ont été établis. A Boudry, l’AFEMIB a subventionné l’établissement de 116 jugements d’acte supplétif de naissance et 180 Cartes nationales d’identité en 2019.
L’action de AFEMIB sur les sites miniers artisanaux a eu des impacts positifs Le secteur minier artisanal est au coeur de l’activité de AFEMIB. Elle y mène plusieurs activités. A travers des déplacements sur ces sites, elle s’imprègne de leurs conditions de vie et de travail. Cette recherche a révélé les inégalités entre homme et femme. Alors que les hommes sont responsables des sites, achètent et vendent l’or, les femmes sont confinées à des tâches de transport, concassage et lavage du minerai, contre de faibles rémunérations. Bien que participant à générer les revenus, les hommes en profitent le plus. Elles sont obligées d’amener les enfants sur les sites. Ces enfants sont exposés aux maladies, la déscolarisation. Les activités de sensibilisation sur les sites concernent différents thèmes dont l’égalité homme- femme, les bonnes pratiques d’hygiène et l’assainissement, la santé de la mère et de l’enfant, la protection de l’environnement, l’entreprenariat, l’éducation, droits humains surtout aux droits de la femme. Dans le cadre de la lutte contre la présence des enfants sur les sites, elle a contribué à la construction de crèches à proximité des sites. Toutes les mères contribuent au fonctionnement de la crèche.
A tour de rôle, les mères se chargent de la garde des enfants pendant que les autres sont sur le site. Pour contribuer à lutter contre les effets néfastes du mercure, un produit dangereux utilisé dans le traitement du minerai, AFEMIB avait souhaité introduire le « Retord », un appareil qui récupère le mercure et évite qu’il soit relâché dans la nature. Mais les femmes ont été réticentes parce que le taux de récupération était faible. Sur certains sites artisanaux, des femmes sont propriétaires de hangars qu’elles louent aux orpailleurs. Certaines ont des puits d’exploitation et paient ceux qui sortent le minerai. Après les sensibilisations, les Directeurs provinciaux de l’éducation ont pris des dispositions pour que les parents des enfants qui abandonnent les classes pour les sites d’orpaillage soient convoqués par les directeurs d’école pour leurs demander de ramener les enfants en classe. Des femmes se sont lancées dans l’entreprenariat Selon les témoignages des agents de santé, après les sensibilisations, le taux de fréquentation des centres de santé a augmenté. Les femmes viennent volontairement pour le dépistage du VIH et pour les consultations pour les maladies respiratoires.
Dans le domaine de l’entreprenariat, suite au plaidoyer sur les opportunités d’affaires dans le secteur, des femmes ont cru en leur potentiel. Sur le site minier de Boungou, dans la région de l’Est, une femme a postulé et remporté un marché de restauration des travailleurs journaliers. Elle servait 400 repas par jour. A Boudry, dans la région du plateau central, des femmes formées se sont reconverties dans la transformation de beurre de karité en savon et dans l’élevage moderne des poules. AFEMIB a facilité l’accès aux crédits avec la Caisse populaire, une structure de microfinance.
Elie KABORE
#Mines_Actu_Burkina
