« Revoir à la hausse le quota genre dans la formation et dans les recrutements », Amsatou Compaoré, épouse Tapsoba du ministère des mines

Amsatou Compaoré, épouse Tapsoba est attachée de direction, exerçant dans le domaine du secrétariat au Ministère de l’Energie, des Mines et des Carrières. Titulaire d’un Diplôme universitaire de Technologie en secrétariat, elle a évolué dans des structures privées avant de rejoindre la fonction publique. Elle parle de son parcours et ses experiences.

Quel a été votre parcours professionnel ?

J’ai eu la chance d’avoir un parcours professionnel riche en expériences qui m’ont permis de m’adapter à toutes les circonstances. Après avoir travaillé dans des structures privées après mon Diplôme universitaire de Technologie en secrétariat, en 2013, j’ai été admise à un concours sur mesures nouvelles lancé par le ministère en charge de la Fonction publique. J’ai débuté mon parcours professionnel au ministère en charge de l’Agriculture. En 2019, j’ai participé au concours professionnel des Attachés de direction à l’issue duquel j’ai été admise. Cette formation dispensée à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature a duré 2 ans et s’est achevée en 2021, année où je suis sortie major de ma promotion. Par la suite, j’ai effectué un bref passage au ministère en charge de l’Enseignement supérieur avant d’être mise à la disposition du ministère en charge de l’Agriculture, où j’ai exercé les fonctions de chef de service à la Direction du Développement Institutionnel et de l’Innovation. Enfin, j’ai été mise à disposition du ministère en charge des Mines, où je travaille depuis bientôt 2 ans.

Quelle est la différence entre le travail dans le ministère des mines et les autres services ?

Il faut reconnaitre que tout changement constitue des découvertes, donc de nouvelles expériences. La différence du travail entre une structure et une autre repose principalement sur les secteurs d’activités, les objectifs, les profils professionnels et les enjeux environnementaux, économiques et sociaux de chaque structure. Ma carrière au niveau du ministère en charge de l’agriculture m’a permis de découvrir une grande diversité de métiers qui dépendent des domaines d’intervention à savoir l’agriculture, l’élevage, la pèche, le développement rural, environnemental etc. Au ministère en charge des mines, le domaine d’intervention est tout autre. Le ministère intervient dans plusieurs domaines stratégiques liés à la gestion, l’exploitation, la valorisation et la gouvernance du secteur minier. Ces domaines sont à la fois techniques, économiques, juridiques, environnementaux et géopolitiques.

Quelle expérience vous a le plus marquée au ministère des mines ?

Ce qui m’a le plus marqué depuis que je suis au ministère en charge des mines, c’est le dévouement de la gent féminine dans les exploitations minières malgré les nombreuses contraintes auxquelles elles font face, les stéréotypes qu’elles subissent dans l’exercice de leur fonction. J’ai vu des témoignages de femmes conductrices d’engins lourds, des femmes mécaniciennes, bref, des femmes battantes.

Quelles actions concrètes les entreprises minières et l’Etat peuvent-elles mettre en place pour améliorer l’inclusion des femmes ?

De prime abord il s’agira de revoir à la hausse le quota genre dans la formation et dans les recrutements. Il sied d’améliorer les conditions de travail de ces femmes. Il est également nécessaire d’encadrer l’exploitation artisanale, où elles sont vraiment exposées à plusieurs facteurs non reluisants, et de formaliser le secteur afin de promouvoir une approche plus inclusive des femmes.

Un dernier message ?

Pour cette célébration des 25 ans d’engagement des femmes dans le secteur minier, c’est une nouvelle vision qui se dessine à l’horizon. Les voix des femmes restées longtemps en arrière plan, sont aujourd’hui au cœur de l’impact, fortes de leur résilience et portées par une reconnaissance méritée. Que ces 25 années nous rappellent que rien n’est impossible quand les femmes unissent leurs forces, leur vision et leur courage pour plus de voix et d’impact.

Vive l’Association des Femmes Minières du Burkina ! Merci.

T K O

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