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Aicha Nathalie Nebie : Directrice de la Santé et de la sécurité au travail pour la mine et les opérations sur le projet minier de fer de Simandou en Guinée

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« Ma fonction vise à garantir que chaque travailleur conserve son intégrité physique et mentale, arrive en bonne santé sur son lieu de travail et retourne sain et sauf à son domicile » ; Aicha Nathalie Nebie

Aicha Nathalie Nebie, actuellement Directrice Santé et Sécurité au Travail chez Rio Tinto, affectée au projet de Simandou, en Guinée. Elle racontre son parcours professionnel, explique les tâches d’une responsable en Santé Sécurité au Travail sur un site minier et donne des conseils aux jeunes filles.

Racontez-nous votre formation et votre parcours professionnel

Initialement formée en gestion, avec une spécialisation en gestion d’entreprise touristique et hôtelière, mon premier contact avec le secteur minier s’est fait lors d’un stage de fin de cycle auprès d’un prestataire de services en hébergement et restauration sur site minier. Une opportunité de remplacement m’a permis d’intégrer l’équipe en tant que serveuse. Cette première expérience m’a permis de découvrir l’univers minier et d’exprimer mon intérêt pour ce secteur auprès d’une équipe spécialisée dans l’exploitation souterraine. Malgré mon profil atypique, j’ai été admise pour le poste d’Administratrice en Santé, Sécurité, Environnement et Formation. Bien que cette nomination m’ait initialement surprise, mon employeur avait identifié mon potentiel au delà de mes compétences techniques de l’époque. J’ai bénéficié ainsi d’une formation complète, tant pratique que théorique, dispensée par les meilleurs systèmes du secteur. Mon développement professionnel s’est poursuivi par une démarche d’apprentissage continu : formations bisannuelles, certifications et diplômes spécialisés, parfois financés personnellement. Cette combinaison de mise à jour constante des compétences, d’excellence opérationnelle et d’engagement professionnel m’a permis une progression rapide sur différents sites au Burkina Faso, puis une expatriation en 2017. Aujourd’hui, je suis Directrice de la Santé et de la sécurité au travail pour la mine et les opérations sur le projet minier de fer de Simandou, un projet d’envergure mondiale mené par Rio Tinto. Après 13 années d’expérience dans le secteur minier au Burkina Faso et dans la sous région, je suis reconnaissante des opportunités qui se sont présentées à moi. Cette trajectoire illustre l’importance de la préparation technique et de l’attitude professionnelle dans l’évolution de carrière.

« Je considère que les femmes ont une prédisposition naturelle pour la santé et la sécurité, en raison de leur instinct protecteur et maternel », Aicha Nathalie Nebie

En quoi consiste concrètement votre travail de Directrice en Santé Sécurité au travail sur un site minier ?

Ma mission principale consiste à conseiller la direction sur la réglementation et les procédures de santé et sécurité au travail, tout en garantissant leur application rigoureuse. Cette responsabilité englobe plusieurs axes stratégiques : L’évaluation préalable de l’aptitude des travailleurs par le biais d’examens médicaux d’embauche, assurant leur capacité physique et mentale à exercer leurs fonctions sans risque pour leur santé. Il s’agit de la surveillance du respect des réglementations par l’ensemble des parties prenantes, employeurs et employés, la coordination des équipes d’intervention d’urgence en cas d’incident, l’investigation approfondie des accidents pour identifier et corriger les causes racines, prévenant ainsi toute récidive. En synthèse, ma fonction vise à garantir que chaque travailleur conserve son intégrité physique et mentale, arrive en bonne santé sur son lieu de travail et retourne sain et sauf à son domicile.

Quels ont été les difficultés rencontrées dans ce domaine et comment vous les avez surmontés ?

Comme dans tout domaine, des défis existent. Dans le secteur minier, il s’agit notamment des horaires de travail longs et décalés, avec des journées de 12 heures pendant plusieurs jours consécutifs sur le site. Les difficultés psychologiques, telles que l’isolement dû à l’éloignement de la famille et du cercle social, ainsi que le stress lié aux objectifs de production et au climat de danger permanent (engins lourds mobiles, produits chimiques, etc.), sont également à prendre en compte. Ma stratégie d’adaptation repose sur une gestion rigoureuse de mon énergie et de ma santé, en adoptant une hygiène de vie saine : pratique régulière du sport, alimentation équilibrée et sommeil de qualité. Je m’assure également de me former continuellement, de manière formelle ou informelle, afin de prévenir le stress lié à la non-maîtrise de certaines problématiques. Ces dernières années, j’ai développé une approche de préservation de ma santé mentale et émotionnelle en établissant des limites claires et respectueuses, tant sur le plan professionnel que personnel.

Comment concilier les exigences de santé-sécurité avec la vie de femme ?

Je considère que les femmes ont une prédisposition naturelle pour la santé et la sécurité, en raison de leur instinct protecteur et maternel. Pour ma part, je concilie les exigences de santé-sécurité avec ma vie de femme en restant fidèle à mes valeurs personnelles : intégrité, respect et professionnalisme. Cette cohérence me permet de maintenir un équilibre authentique entre mes responsabilités professionnelles et mon identité personnelle.

Quel conseil donneriez-vous aux jeunes filles ?

L’industrie minière contemporaine promeut activement la diversité et l’égalité des chances, créant des opportunités exceptionnelles pour les jeunes femmes. Cette ouverture représente une porte d’entrée privilégiée qu’elles peuvent exploiter en se préparant adéquatement sur le plan des compétences techniques et de l’attitude professionnelle. L’excellence et l’engagement restent les clés du succès dans ce secteur en transformation.

Interview réalisée par Elie KABORE

#Mines_Actu_Burkina

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