
Nathalie LOMPO est la secrétaire à la communication et à l’information de l’Association des femmes du secteur minier du Burkina Faso (AFEMIB). Elle est métallurgiste senior. Son parcours est le fruit de deux écoles dont l’École Supérieure d’Ingénieurs de Fada N’Gourma et l’Institut national polytechnique Félix Houphouët Boigny, où elle a obtenu un diplôme d’ingénieur de conception, option mine et carrière. Elle estime qu’AFEMIB est une école d’apprentissage et invite les jeunes filles qui veulent apprendre comme elle d’adhérer ?
Qu’est ce qui a motivé votre adhésion à l’AFEMIB?
Étant étudiante dans le domaine des mines, j’ai appris par le biais d’un professeur l’existence d’une association des femmes du secteur minier au Burkina. J’ai voulu adhérer et le professeur m’a mis en contact avec la présidente. Je voulais adhérer pour m’imprégner des défis des femmes dans le secteur des mines. Je suis donc membres de l’AFEMIB depuis 2016. Depuis juin 2023, je suis secrétaire chargée à l’information et à la communication dans le bureau de l’AFEMIB.

de l’apprentissage naturel que de
véritables obstacles.
Quel est votre nouvel accomplissement depuis votre adhésion à l’AFEMIB ?
Mon adhésion à l’AFEMIB m’a permis de développer mon leadership, ma confiance en soi. AFEMIB m’a permis de piloter des projets comme femme dynamique. Nous organisons plusieurs activités lors des journées internationales de la femme dans le secteur minier. En 2023, nous avons organisé un webinaire sur la place de la Femme dans le secteur minier. En 2024, nous avons organisé une campagne digitale, une journée porte ouverte. Participer à ces projets est un accomplissement et une fierté pour moi. Avec l’AFEMIB, j’ai pu assister à des conférences de classe mondiale. J’ai pu côtoyer des femmes du secteur minier du Burkina, d’Afrique et du monde. J’ai participé à la rédaction de textes de loi sur le code minier, à des ateliers de restitution, apporter des propositions à des grandes rencontres sur le secteur minier. Depuis que je suis à l’AFEMIB, je participe chaque année à la SAMAO où nous animons des stands. Grâce à mon rôle dans l’Association, j’ai pu bénéficier d’une formation sur le leadership économique dans le secteur minier où j’ai reçu une certification.
Quels sont vos principaux défis que vous avez au quotidien au sein de l’AFEMIB ?
Le défi que je me suis lancée, depuis mon adhésion à l’AFEMIB, c’est de faire en sorte que le travail de la femme au Burkina, dans le secteur minier, soit reconnu. Mettre en lumière et valoriser les femmes qui travaillent dans le secteur minier. Faire rayonner la femme du secteur minier burkinabé à l’international est un défi qui me tient à cœur.
Qu’est-ce qui vous a poussé à choisir la métallurgie ?
Dès les premières années de mes études, le traitement de minerais m’intéressait beaucoup. J’ai effectué un stage dans ce domaine, et quand je finissais mon cycle ingénieur, j’ai postulé a un programme et j’ai été retenue en tant que métallurgiste
Quelles sont les principales tâches d’une métallurgiste ?
En tant que métallurgiste, mes principales responsabilités consistent à assurer le bon fonctionnement de l’usine selon des paramètres optimaux, tout en respectant rigoureusement les procédures de sécurité. Je veille à l’utilisation optimale des réactifs et des ressources, à la planification des essais en laboratoire, ainsi qu’à la gestion de l’équipe du laboratoire. Faire la comptabilité métallurgique, avec pour objectif de garantir une production efficace et efficiente afin d’optimiser la récupération de l’or. Au quotidien je travaille à résoudre les problèmes liés à la récupération, en identifiant les écarts ou les inefficacités dans le procédé métallurgique afin d’optimiser continuellement les performances de l’usine. La métallurgie comprend plusieurs domaines spécialisés. Les métallurgistes de développement qui réalisent des essais sur différents types de minerai pour en comprendre le comportement et améliorer les taux de récupération. D’autres métallurgistes surveillent le bon déroulement des opérations en usine et s’assurent du respect des paramètres de fonctionnement. Enfin, la comptabilité métallurgique qui joue un rôle clé en fournissant des rapports précis sur la performance de production et les pertes métallurgiques.
Quel impact votre travail a-t-il sur les projets miniers ?
Quel impact votre travail a-t-il sur les projets miniers ? Le travail du métallurgiste a un impact majeur sur les La plus grande leçon que je retiens est que les résultats ne sont pas toujours immédiats. Il faut s’investir pleinement, faire les choses avec le cœur, sans toujours attendre une contrepartie. C’est dans cet esprit que j’aborde chaque nouvelle étape de ma carrière. projets miniers, car il contribue activement à la préservation des ressources minérales, qui sont non renouvelables à l’échelle d’une vie humaine. En optimisant les procédés de récupération, le métallurgiste lutte contre le gaspillage et veille à ce que les rejets de l’usine contiennent le moins de métal précieux possible. Chaque gramme récupéré représente une valorisation maximale du minerai extrait, ce qui renforce à la fois la rentabilité du projet et son empreinte environnementale. Le travail de métallurgiste impacte beaucoup sur les projets miniers parce qu’il lutte contre le gaspillage de ressources minérales qui ne sont pas renouvelables à l’échelle d ‘une vie. Il faut pouvoir récupérer le maximum possible afin que ce qui est rejeter ne contienne vraiment rien.
En repensant à vos débuts dans le secteur minier, comment percevez-vous les défis auxquels vous-faisiez face à l’époque ?
En repensant à mes débuts dans le secteur minier, je me rends compte que les défis auxquels je faisais face relevaient davantage de l’apprentissage naturel que de véritables obstacles. Au départ, je voulais tout maîtriser rapidement, obtenir toutes les réponses en même temps. Avec le recul, je comprends que ce sentiment d’impatience était normal, mais que la progression demande du temps, de la patience et de la persévérance. Je n’ai pas rencontré de grands défis au sens classique, mais j’ai traversé des étapes formatrices. Par exemple, les refus à mes demandes de stage, que je vivais comme des déceptions, ont renforcé ma détermination. Aujourd’hui, je suis fière de mon parcours, car je vois que les efforts fournis avec sincérité ont porté leurs fruits.
Qu’est-ce qui vous a poussé à persévérer et à exceller ?
Je dirais que c’est dans ma nature, j’aime bien faire les choses. Durant les 07 années d ‘études pour l’obtention du diplôme Bac+5, je n’ai pas bénéficié de plus de 2 mois de vacances. Pendant presque toutes les vacances, j ‘ai été en stage.
Comment voyez-vous l’avenir des femmes dans le secteur minier au Burkina Faso ?
L’avenir de la femme dans le secteur minier est plus prometteur parce qu’il y a de plus en plus des femmes à des postes de responsabilité et avec la nouvelle génération, on voit que ce sont des femmes qui sont prêtes. Ce sont des femmes qui ont la rage de réussir, qui mettent tout de leur côté pour atteindre leurs objectifs. Je pense que l’avenir de la femme dans le secteur a de beaux jours.
Qu’est-ce qu’il manque pour que les femmes accèdent à davantage des postes de responsabilité dans l’industrie ?
Ce qui manque de mon point de vue à la femme pour accéder à des postes de responsabilité, c’est peut -être la confiance en soi qui fait que les femmes ne pensent pas à la prochaine étape de leur carrière. Elles sont aussi confrontées à des défis sociaux. Il faut donc des formations en softs skills, des coachings pour améliorer les performances des femmes.
Interview réalisée Par Tiba Kassamsé Ouédraogo
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