Home Economie Moné Anaïse Agnès : Première femme propriétaire d’une autorisation d’exploitation artisanale de...

Moné Anaïse Agnès : Première femme propriétaire d’une autorisation d’exploitation artisanale de carrière au Burkina Faso

0

Moné Anaïse Agnès est membre de l’AFEMIB. Après sa formation en carreleur, elle a ouvert une carrière artisanale pour devenir la première femme détentrice d’une autorisation d’exploitation artisanale au Burkina Faso. Elle parle de son quotidien.

Qu’est-ce qui vous a motivée à ouvrir une carrière de granite ?

Ma motivation est partie de Bamako pendant ma formation en carreleur où les carreaux en granite étaient utilisés lors de mon stage. Mon village à Dabouila regorge de granites. J’ai alors décidé de donner une valeur ajoutée au granite pour produire des pavés, des tables-bancs et des carreaux taillés directement dans le granite. J’ai d’abord informé à ma famille et ensuite le roi de Tenkodogo qui m’a instruit d’informer le chef de Dabouila de Gourgou afin qu’il m’indique les granites qui se trouvent dans les zones sacrées. J’ai ensuite échangé avec les propriétaires terriens pour avoir leur approbation. A Ouagadougou, j’ai remarqué que le coût pour l’ouverture d’une carrière industrielle était élevé. J’ai alors constitué mon dossier pour l’obtention de la première autorisation d’exploitation artisanale au Burkina Faso le 27 juin 2023.

Comment fonctionne une carrière d’exploitation artisanale de granite au quotidien ?

Après l’extraction du granite, nous passons au concassage. Tout se fait à la main parce que nous n’avons pas de machine. La carrière fonctionne de 8h à 12h, en fonction de la disponibilité des blocs à concasser. Nous avons présentement 24 femmes concasseuses et 2 hommes extracteurs sur le site. En saison pluvieuse, les femmes retournent à leurs travaux champêtres. Nous disposons d’une chef d’équipe qui coordonne et vérifie le port des équipements de protection industrielle et le déroulement des activités sur le chantier. Une responsable des femmes concasseuses et un chef de chantier coordonnent l’extraction. Nous produisons périodiquement, c’est-à dire chaque 10 jours. Nous concassons à la main entre 400 et 450 plats, soit environ 18 m3 en 10 jours. Le travail d’approvisionnement est manuel et n’est pas rapide. Pour la distribution, nous ne disposons pas de moyens de transport. Les clients viennent sur place avec leurs véhicules pour le chargement.

En tant que membre de l’AFEMIB, comment l’association a contribué à votre développement personnel et professionnel ?

En tant que membre de l’AFEMIB j’ai participé à plusieurs activités dont la SAMAO, la révision des textes sur le secteur minier. J’ai aussi bénéficié de formations sur les violences basées sur le genre. J’ai suivi des sensibilisations sur l’éducation aux risques liés aux dangers des engins explosifs improvisés et sur bien d’autres thèmes. J’ai eu l’opportunité de rencontrer des personnes. J’exprime mes sincères gratitudes à l’AFEMIB mais aussi à la direction des carrières, au roi de Tenkodogo.

Elie KABORE

#Mines_Actu_Burkina

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here