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« Plus de 80 % de nos revenus restent au Burkina Faso, à travers les impôts, les salaires et les achats locaux », dixit Souleymane Boly, Directeur Pays d’Endeavour Mining Burkina Faso, Vice-Président Affaires Publiques

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"Chaque once contribue au développement du pays : à travers les impôts et redevances versés au budget national, les marchés confiés aux entreprises locales, les milliers d’emplois créés, et les infrastructures dont profitent les communautés", selon Souleymane Boly (en chapeau)

Mines Actu Burkina : Présentez Endeavour Mining en quelques mots

Souleymane Boly : Endeavour Mining est un groupe aurifère de premier plan en Afrique de l’Ouest. Au Burkina Faso, nous opérons deux mines industrielles : Houndé dans la province du Tuy et Mana dans la Boucle du Mouhoun. Nos permis couvrent de vastes superficies incluant les installations industrielles, les zones de stock et les aires de réhabilitation progressive. Notre modèle : des opérations sûres, efficaces, conformes au droit burkinabè et ancrées dans les économies locales.

Quelle est la contribution économique de Endeavour Mining au budget de l’Etat en 2024 et le premier semestre 2025 ?

Notre contribution agrégée au budget public se chiffre à plus de 135 milliards FCFA en impôts, taxes, redevances et cotisations pour l’année 2024 à laquelle s’ajoutent les droits et prélèvements parafiscaux, ainsi que les contributions aux collectivités. Cette dynamique s’est maintenue au premier semestre 2025, en ligne avec nos volumes d’activité et la réglementation en vigueur. Au total, plus de 80 % de nos revenus restent au Burkina Faso, à travers les impôts versés, les salaires distribués et les achats effectués auprès de fournisseurs locaux.

Comment assurez-vous la transparence et le suivi des contributions fiscales et sociales de vos mines au Burkina Faso ?

Nous nous conformons strictement aux lois et procédures de l’administration fiscale et minière : déclarations et paiements à la Direction générale des impôts et à la Direction générale du Trésor et de la comptabilité publique, contrôles réguliers, audits externes, et traçabilité interne. Chaque site tient des comités de suivi avec les parties prenantes locales pour favoriser la transparence sur le suivi de nos engagements ainsi que sur nos réalisations en faveur des communautés. Enfin, nous publions chaque année un rapport développement durable que nous présentons à nos parties prenantes. Enfin, nous transmettons l’ensemble de nos données fiscales et sociales à l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE), ce qui garantit une information accessible et vérifiable par tous.

« Notre contribution agrégée au budget public se chiffre à plus de 135 milliards FCFA en impôts, taxes, redevances et cotisations pour l’année 2024 à laquelle s’ajoutent les droits et prélèvements parafiscaux, ainsi que les contributions aux collectivités« , Souleymane Boly, Directeur Pays d’Endeavour Mining Burkina Faso, Vice-Président Affaires Publiques (2eme de gauche à droite)

En quoi Endeavour Mining est-elle une entreprise partenaire du Burkina Faso ?

Être partenaire, pour nous, c’est avancer aux côtés du Burkina Faso afin que chaque once d’or contribue à bâtir une prospérité partagée. Cela se traduit d’abord par des emplois directs et indirects, qui permettent à des milliers de familles de vivre dignement et de se projeter dans l’avenir. C’est aussi l’ancrage local de nos dépenses, avec des achats effectués auprès de fournisseurs nationaux, renforçant ainsi le tissu économique burkinabè et stimulant l’entrepreneuriat local. À travers la fiscalité, nous contribuons directement au budget de l’État, participant au financement des services publics essentiels.

Notre engagement partenarial s’exprime également dans le développement d’infrastructures communautaires qui améliorent concrètement la vie quotidienne des populations. Il s’agit enfin du transfert de compétences : former, accompagner et faire grandir les talents locaux pour que la richesse créée par nos projets se transforme en savoir-faire durable et en opportunités pour les générations futures.

Nous sommes convaincus que l’avenir du secteur repose sur une meilleure intégration des entreprises et des travailleurs burkinabè. Nous collaborons étroitement avec les autorités pour aligner nos projets sur les priorités publiques et nationales : l’éducation, la santé, l’entrepreneuriat et la cohésion sociale.

Quelles sont les principales réalisations d’Endeavour Mining en matière d’infrastructures communautaires (santé, éducation, sécurité, etc.) à Houndé et à Mana ces dernières années ?

À Houndé comme à Mana, nous avons investi de manière significative dans des infrastructures qui répondent aux besoins essentiels des communautés. Parmi les projets clés, il faut rappeler le don d’un million de dollars en faveur des Personnes Déplacées Internes, qui s’est concrétisé par la fourniture de tentes, de vivres, de forages, de lampadaires solaires. En 2024, nous avons soutenu le Centre Pénitentiaire Agricole (CPA) de Baporo au Burkina Faso à travers un don de 40 millions de FCFA (en 2024) et un accompagnement technique pour le développement agricole du site.

En matière de sécurité, la réalisation la plus marquante est la construction de l’Escadron de Gendarmerie de Houndé, un ouvrage moderne financé à hauteur d’environ 1,49 milliard FCFA qui a été inauguré le 13 septembre dernier par le ministre de la Sécurité.

Dans le domaine de l’éducation et de la jeunesse, nous avons multiplié les initiatives en faveur des élèves et étudiants, notamment à travers des dotations en kits scolaires, la réhabilitation d’infrastructures éducatives et la mise en place de programmes de formation pour des jeunes issus des régions minières. Nous intervenons sur le terrain de l’employabilité. Cinquante jeunes bénéficiaires de la province du Tuy ont reçu des kits professionnels pour lancer leur nouvelle activité après avoir suivi une formation complète à un métier porteur. Sur le plan de la santé, nous accompagnons régulièrement les CSPS et hôpitaux.

Enfin, sur le plan économique, nous appuyons les coopératives locales et encourageons des filières porteuses comme le textile Kôkô Dunda ou la transformation du soumbala, tout en renforçant les capacités des fournisseurs burkinabè pour qu’ils deviennent des partenaires solides et durables.

« Nous planifions la fermeture dès l’ouverture : provisions financières, études de réhabilitation, réensemencement et réhabilitation progressive des aires, gestion de l’eau et des résidus selon les meilleures pratiques, concertation communautaire pour l’après-mine (réutilisation d’actifs, développement d’activités), et suivi environnemental post-fermeture. Le thème de la SAMAO nous conforte : l’après-mine doit être préparé, financé et co-construit. »

Comment vos initiatives ont-elles contribué à améliorer les conditions de vie des populations locales ?

Nos interventions combinent infrastructures durables (sécurité, eau, éducation, santé), emplois et achats locaux, avec un suivi des résultats : accessibilité accrue aux services, réduction des temps de trajet, renforcement de la sécurité, revenus stabilisés pour les ménages via la commande locale, et opportunités pour les jeunes et les femmes. Les communautés perçoivent des bénéfices concrets et mesurables, au-delà du cycle d’un projet.

Quelle est la stratégie d’Endeavour pour aller au-delà de l’achat local classique et accompagner durablement les entreprises burkinabè dans la chaîne d’approvisionnement minière ?

Notre approche dépasse la logique de la commande ponctuelle pour s’inscrire dans un véritable partenariat avec les entreprises locales. Nous les accompagnons dans la mise à niveau de leurs standards, qu’il s’agisse de la qualité des produits, du respect des normes de santé, sécurité et environnement, ou encore de la gestion administrative et financière. Nous avons également créé un mécanisme régional de financement en partenariat avec les banques, doté de 125 millions de dollars pour l’Afrique de l’Ouest, dont 45 millions réservés au Burkina Faso. Ce dispositif permet aux petites et moyennes entreprises burkinabè de renforcer leur trésorerie et d’accéder plus facilement au crédit afin de répondre aux besoins de l’industrie minière.

Dans le même esprit, nous avons lancé l’Accélérateur du Contenu Local, un programme innovant qui vise à identifier, former et accompagner des PME burkinabè afin qu’elles puissent atteindre les standards requis par l’industrie et accéder à des opportunités de marchés plus importantes. Cet accélérateur constitue un véritable levier pour développer un tissu entrepreneurial solide autour de nos opérations et contribuer à la compétitivité des entreprises locales sur le long terme.

Par ailleurs, nous favorisons l’intégration de ces entreprises dans des marchés récurrents et diversifiés, non seulement au Burkina Faso mais aussi dans nos autres sites de la sous-région. Grâce à ces efforts, plus de 50 % de nos fournisseurs sont aujourd’hui locaux.

En matière d’emploi, quelles actions spécifiques mettez-vous en œuvre pour la formation et l’insertion professionnelle des jeunes des régions de Houndé et de Mana ?

Nous avons placé l’insertion professionnelle des jeunes au cœur de notre stratégie de développement des ressources humaines. À travers des programmes dédiés, les jeunes de Houndé et de Mana bénéficient de stages, d’alternances et de premières expériences professionnelles sur nos sites. Chaque année, nous mobilisons plusieurs dizaines de millions de FCFA pour financer des formations certifiantes couvrant des domaines essentiels comme les métiers miniers, la maintenance industrielle, la sécurité et la maîtrise des outils numériques. Nous travaillons également avec nos sous-traitants pour créer de véritables passerelles vers l’emploi direct, ce qui permet à de nombreux jeunes formés d’accéder à des postes permanents. Ces actions contribuent non seulement à renforcer l’employabilité des jeunes mais aussi à stimuler l’économie locale en valorisant les talents des régions où nous opérons.

Quel message souhaitez-vous transmettre aux Burkinabè sur la manière dont la richesse générée par vos mines bénéficie à l’économie nationale et locale ?

L’or du Burkina ne se limite pas à une ressource. Il est une opportunité pour tous, et ensemble nous voulons en faire un levier de prospérité partagée. Chaque once contribue au développement du pays : à travers les impôts et redevances versés au budget national, les marchés confiés aux entreprises locales, les milliers d’emplois créés, et les infrastructures dont profitent les communautés.

Notre souhait est simple : que notre présence laisse des bénéfices concrets et durables pour les générations d’aujourd’hui et de demain.

Quelles actions concrètes menez-vous pour préparer la fermeture et la réhabilitation responsables de vos sites, en ligne avec le thème de la SAMAO ?

Nous planifions la fermeture dès l’ouverture : provisions financières, études de réhabilitation, réensemencement et réhabilitation progressive des aires, gestion de l’eau et des résidus selon les meilleures pratiques, concertation communautaire pour l’après-mine (réutilisation d’actifs, développement d’activités), et suivi environnemental post-fermeture. Le thème de la SAMAO nous conforte : l’après-mine doit être préparé, financé et co-construit.

Interview réalisée par Elie KABORE

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