Dans un souci de mieux réguler le secteur de l’artisanat minier au Burkina Faso, l’Etat burkinabé est passé par plusieurs étapes entre 1986 et 2015, date de la création de l’Agence Nationale d’Encadrement des Exploitations Minières Artisanales et Semi-mécanisées (ANEEMAS). Depuis sa création jusqu’en 2023, l’agence s’est battue pour un mieux-être de l’artisanat minier et de l’artisan minier au Burkina Faso. De ses actions, on peut aussi noter la formalisation de l’artisanat minier qui n’est pas sans difficulté.
Caractérisé par une pratique ancienne et informelle, le gouvernement burkinabé à travers l’Agence Nationale d’Encadrement des Exploitations Minières Artisanales et Semi-mécanisées (ANEEMAS) tente au mieux de régulariser la pratique du métier par l’encadrement du secteur artisanal. Depuis sa création, l’agence travaille à la régulation et à la formalisation de la pratique du métier. En croire à Viviane Yamèogo, communicante à la Journée de l’Artisan Minier (JAM) tenue à Gaoua, les 21 et 22 juillet 2023, la formalisation du secteur de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle (EMAPE) concerne deux volets, la formalisation des acteurs : qui consiste à l’identification et au regroupement des artisans miniers en coopérative et la formalisation des sites à travers la délivrance d’un titre ou d’une autorisation ou la signature d’une convention de gestion notamment la Convention de gestion de site
Pour ce qui est de l’organisation des sites, l’AENEMAS a travaillée à l’amélioration des conditions d’hygiène sur certains sites notamment par des dotations en latrines mobiles sur 2 sites dans les communes de Midebdo et Kampti, la dotation de charrettes dans les communes de Kampti et Midebdo, de poubelles à 02 communes Midebdo et Kampti, la réalisation 02 forages à Kankouera et Fofora. Outre ces dotations, elle travaille aussi à regrouper les artisans miniers en coopérative et à les former sur diverses thématiques en lien avec le secteur d’activité. Elle a pu former et sensibiliser plus de 27 203 artisans miniers sur les thèmes en lien avec la réglementation, la protection de l’environnement, la lutte contre le travail des enfants et la sécurisation sur les sites d’exploitation artisanale ; les bonnes pratiques techniques d’excavation, d’extraction, de soutènement et de traitement ; l’adoption des normes respectueuses de l’environnement.
En termes de difficulté dans ce processus enclenché par l’AEEMAS, la faible prise en compte de l’artisanat minier dans le code minier actuel ; l’absence de plein pouvoir accorder à l’ANEEMAS pour l’encadrement de tous les sites artisanaux en vertu de l’accord préalable des détenteurs de permis de recherche ; la prédominance de l’informel ; le faible niveau d’instruction de la majorité des artisans miniers ; l’insuffisance de moyens alloués à l’encadrement; l’insécurité grandissante dans les sites ; la fraude grandissante ; le blanchiment des capitaux et l’absence d’une raffinerie d’or pour renforcer le circuit de commercialisation.
En rappel, à sa création, elle se devait de travailler à minimiser les impacts négatifs de l’exploitation artisanale sur l’environnement ; assurer une meilleure sécurité des activités d’exploitation sur les sites ; réduire la fraude dans la commercialisation de l’or produit artisanalement et éradiquer le travail des enfants sur les sites d’exploitation artisanale.
Tiba Kassamse OUEDRAOGO
Mines Actu Burkina
