Ces dernières années, le secteur minier est marqué par le nombre grandissant d’artisans miniers sur les sites d’exploitation minière artisanale. Ces augmentations d’acteurs et de sites ne sont pas sans conséquences sur la cohabitation entre les acteurs. Lors de la deuxième journée de l’artisan minier (JAM 2023), tenue à Gaoua les 21 et 22 juillet 2023, le Syndicat national des Exploitants miniers artisanaux du Burkina (SYNEMAB) a proposé des solutions.
C’est le Secrétaire Général du SYNEMAB, Koutiga Koama qui a donné la communication. Il est par ailleurs membre du bureau exécutif de l’Organisation nationale des Syndicats Libres (ONSL). De cette communication, il ressort qu’il existe des conflits entre artisans miniers et industriels, entre artisans miniers et les propriétaires terriens. D’autres conflits se passent entre les artisans miniers et les communautés locales. Les conflits naissent généralement de l’occupation des sites, du manque d’autorisations d’exploiter, des relations avec les autorités coutumières, religieuses et administratives.
Des conflits entre artisans miniers et industriels, Koutiga Koama fait savoir qu’ils sont dus souvent à l’interdiction des pratiques artisanales sur les permis d’exploitation des sociétés minières. À l’entendre, ce sont des conflits qui débouchent fréquemment sur des confrontations ouvertes entre les artisans miniers et les forces de sécurité, entrainant souvent des manifestations et/ou blocages de routes, l’incendie du matériel des sociétés minières, etc. Pour ce qui est des conflits entre artisans miniers et les propriétaires terriens, ils interviennent quand l’une des parties se sent biaisée par les termes du contrat ou estime que l’autre partie ne respecte pas les termes du contrat de départ. Sans intervention (dialogue) la partie se sentant abusée peut entreprendre des actions non-conformes à la procédure de résolutions des conflits.
Entre artisans miniers, Koutiga Koama renseigne que les conflits sont la résultante de l’appât du gain facile. Il note que cela se manifeste souvent par le vol dont le braquage d’un acheteur d’or ou les agressions de ceux qui découvrent les pépites d’or. Le Secrétaire général du SYNEMAB a pour ce qui concerne les conflits entre artisans et communautés locales indiqué qu’ils sont pour la plupart des cas liés à l’héritage et au droit foncier. En effet, dès que l’or est découvert dans le sous-sol d’une terre, les premiers occupants ou leurs héritiers réclament cette terre qu’ils ou leurs ancêtres avaient donnée parfois depuis de nombreuses années.
Pour le Secrétaire Général du SYNEMAB, les causes des conflits récurrent dans le secteur sont dues à de nombreux facteurs dont entres autres les frustrations des populations par rapport aux retombées sociales attendues de l’exploitation de l’or, la méconnaissance des droits et devoirs de chaque acteur concernant le foncier et minier, le manque de communication et de transparence de la part des autorités et des sociétés ou des organisations des artisans miniers.
Pour éviter des conflits et affrontements directs et indirects dans le secteur minier, le Syndicat présent dans les 13 régions du Burkina Faso, et même hors du Burkina Faso, compte continuer ses actions de sensibilisation par l’éducation et la formation de ses membres sur la gestion non-violente des conflits. Il invite l’Etat à mettre en place des cadres de concertation dans les différentes localités avec tous les acteurs et une cellule de veille pour une cohabitation pacifique. Il propose de constituer ou de redynamiser sur chaque site un comité de gestion pluri-acteurs. Le syndicat plaide également pour le renforcement des capacités de ses membres et pour la résolution des conflits à l’amiable.
Tiba Kassamse OUEDRAOGO
Mines Actu Burkina