Le Soudan est au cœur d’affrontements entre groupes ces dernières années. Plusieurs organisations internationales ont révélé que la cause principale des affrontements armés est la lutte pour le contrôle de l’or.
Dans le mois d’avril 2013, le Soudan a été le cœur d’affrontement armés qui a fait plus de 180 morts et au moins 1 100 blessés selon BBC Afrique. D’après diverses organisations internationales, ces décès sont le résultat d’affrontements entre des membres de l’armée et des milices paramilitaires connues sous le nom de Forces de Soutien Rapide (RSF). Ces affrontements ont commencé après la chute du régime d’Omar al-Bashir en avril 2019.
Mais parmi tous les facteurs qui contribuent à la tension interne au Soudan, il y a un élément clé : le contrôle des zones dont le sous-sol est riche en or. En effet, le Soudan est un pays qui possède l’une des plus grandes réserves d’or du continent africain. Rien qu’en 2022, le Soudan a réalisé a exporté 41,8 tonnes d’or venus à 2,5 milliards de dollars (plus de 1000 milliards FCFA).
La plupart des mines les plus rentables du pays sont sous le contrôle de Hemedti (le responsable d’un groupe armé) et de la milice RSF, qui financent leurs opérations en vendant le vendant non seulement au gouvernement de Khartoum, mais aussi à d’autres acheteurs dans les pays limitrophes.
«Les mines d’or sont devenues la principale source de revenus d’un pays en proie à de nombreuses difficultés économiques. Et en ces temps de tension, elles deviennent une cible stratégique», explique Shewit Woldemichael, expert du Soudan à Crisis Group, à BBC World.
Il faut noter que la principale ressource économique du Soudan était le pétrole. Cependant, au milieu des années 1980, un processus d’indépendance s’est amorcé dans le sud du pays, qui s’est achevé en 2011, après de violents conflits et des prises de décisions politiques, par la création de la République du Sud-Soudan. Avec cette indépendance, le Soudan a perdu les deux tiers de ses recettes d’exportation de pétrole.
Ainsi, la perte des ressources a intensifié les tensions internes entre les différents groupes ethniques, les milices et les groupes armés qui cohabitent dans le pays.
En 2012, il a été révélé qu’une région appelée Jebel Amir, dans le nord du pays, pourrait contenir suffisamment de réserves d’or pour soulager la situation économique du pays.
Au lieu d’être bénéfique pour le pays, cette information est devenue la cause des conflits armés pour le contrôle de l’or. Le pays compte plus de 40 000 sites d’extraction d’or avec quelque 60 entreprises de traitement de l’or qui opèrent dans 13 localités du pays,
En outre, un chef tribal connu sous le nom de Musa Halil et fidèle à au président déchu Al Bashir a pris le contrôle d’une partie des territoires riches en or après la mort de plus de 800 personnes résidant dans la région de Jebel Amir. Halil a commencé à extraire l’or et à le vendre, non seulement au gouvernement de Khartoum, mais aussi à d’autres acheteurs.
En 2021, les deux dirigeants des groupes armés Hemedti et Al Burhan se sont engagés, dans le cadre d’une alliance provisoire, à lancer un processus qui aboutirait à la mise en place d’un gouvernement civil et démocratique au Soudan.
Dans cette alliance, il était clair que la production d’or serait confiée au gouvernement civil élu. Mais les méfiances réciproques de chaque groupe armé rendent fragile cette alliance.
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