« Au cours des trois dernières décennies, l’industrie minière sud-africaine s’est considérablement transformée ». C’est par ces mots que le président sud-africain, Cyril Ramaphosa a introduit son propos dans son discours d’ouverture de la 30ème édition de Investing in African Mining Indaba ce lundi 5 février 2024 à Cape Town, en Afrique du Sud. Cette édition qui se tient du 5 au 8 février 2024 a pour thème : « Saisir le pouvoir de la perturbation positive : un nouvel avenir audacieux pour l’industrie minière africaine ».
Il informe depuis près de 150 ans, l’exploitation minière est un pilier de l’économie sud-africaine. Elle contribue actuellement à hauteur d’environ 7,5 % au PIB et représente quelque 60 % des exportations sud-africaines en valeur. En collaboration avec l’industrie et les syndicats, le gouvernement sud-africain a procédé à une transformation durable et de grande envergure du secteur au cours des trois dernières décennies. Il a égrené quelques acquis : « En 2004, l’année où la Charte minière a été introduite pour la première fois, les Noirs détenaient environ 2 % des parts de l’industrie. Aujourd’hui, cette proportion est d’environ 39 %. Pendant l’apartheid, le secteur minier était connu pour l’exploitation de la main-d’œuvre, les violations des droits de l’homme et les mauvaises normes de santé et de sécurité. Aujourd’hui, les mines emploient environ 476 000 personnes. Les mineurs peuvent s’organiser et leurs droits sont protégés. Un régime juridique confère aux sociétés minières la responsabilité de fournir des services de qualité et de promouvoir le développement dans les communautés où elles opèrent. Il existe également un certain nombre de systèmes d’actionnariat salarié qui favorisent la participation des travailleurs miniers dans les sociétés minières. Nous sommes tous parfaitement conscients que nous sommes confrontés à des vents contraires et qu’un certain nombre de défis persistants entravent les performances de l’industrie minière ».
Il n’a pas manqué de soulever quelques difficultés au niveau international qui impactent l’environnement opérationnel des entreprises dont « La volatilité des prix des produits de base, les prix élevés de l’énergie, les tensions géopolitiques et la crise mondiale renchérit le coût de la vie ».
Au niveau national, Cyril Ramaphosa a évoqué « la crise énergétique et les goulets d’étranglement portuaires et ferroviaires qui exercent une forte pression sur les coûts opérationnels des mines ». L’exploitation minière illicite, le vol de câbles et le vandalisme dans les infrastructures pèsent encore davantage sur la production minière et les rendements, selon le président sud-africain qui s’engage à travailler dur et à collaborer pour relever ces défis importants.
Revenant sur Mining Indaba 2024, il a affirmé que le thème de cette année vise une transition vers une économie, une société et un monde à faibles émissions de carbone et résistants au changement climatique.
« La grande majorité des minéraux qui sont essentiels à la transition énergétique mondiale se trouvent sous le sol de notre continent. Il s’agit notamment du manganèse, du minerai de fer, du cuivre, du cobalt, du nickel et des métaux du groupe du platine. L’Afrique a le potentiel d’être le pivot de la transition énergétique mondiale, avec l’exploitation minière en son centre », a reconnu le président sud-Africain.
C’est pour cette raison qu’il a estimé que cet Indaba doit donner la priorité aux débats sur la manière dont l’Afrique peut tirer parti de ces changements pour donner un nouveau souffle à l’exploitation minière, pour renforcer les chaînes de valeur minières et pour améliorer l’enrichissement.
L’Afrique du Sud pour sa part, poursuit une transition énergétique juste, à un rythme et à une échelle que le pays peut se permettre, tout en garantissant la sécurité énergétique et la création de nouvelles opportunités pour les personnes concernées.
Son plan d’investissement pour une transition énergétique juste trace la voie à suivre pour créer de nouvelles industries et soutenir davantage de moyens de subsistance dans l’économie verte. La mise en œuvre de ce plan repose sur une collaboration étroite entre le gouvernement et tous les partenaires sociaux. Il compte sur le secteur minier pour la réussite de ce plan d’investissement pour une transition énergétique juste. « L’industrie minière a un rôle crucial à jouer dans la construction de l’économie de demain » a-t-il conclu.
Elie KABORE
Cape Town pour #Mines_Actu_Burkina
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