Home Développement local Le genre dans le secteur minier : des expériences réussies

Le genre dans le secteur minier : des expériences réussies

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Au Burkina Faso, les fondements juridiques sont favorables à la prise en compte des femmes dans le secteur minier. Si le Burkina Faso a pris des engagements au plan international, il a adopté plusieurs textes en faveur de la femme au plan national. Toutefois, le genre est faiblement pris en compte dans les textes qui encadrent le secteur et dans les pratiques quotidiennes.

Quel est le degré de prise en compte du genre dans l’exploitation minière au Burkina Faso ? Quelle est la contribution des femmes au secteur minier au Burkina Faso?

Présentation de portraits de femmes travaillant dans le secteur minier et de belles expériences de prise en compte du genre au moment de la réalisation de projets avec des revenus miniers.

Awa Marouchat : une vendeuse de lait de bœuf devenue conductrice de dumper : Née dans une famille pastorale dans un ville de Gorom-Gorom, Awa Marouchata interrompu ses études et s’investit dans la bergerie et la vente du lait frais. Dans son village, l’idée largement partagée est que « le destin d’une fille sahélienne n’est autre que le mariage ». Elle va s’opposer à cette coutume pour postuler à un stage que la mine d’Essakane a lancé en 2009. A la fin de son stage, elle réussit à être engagée dans les services généraux de la mine tout en nourrissant le rêve d’être la toute première jeune fille de la communauté « Tamacheq » au volant d’un camion dumper. En 2011, Awa a pu suivre avec assiduité les cours théoriques et pratiques jusqu’à l’obtention d’un certificat de compétence qui lui ouvre la voie des engins lourds. Aujourd’hui, Awa est passée de conductrice de Dumper à opératrice de chargeur. La petite bergère devenue depuis 2011, une célébrité dans les communautés hôtes de la mine.

Aïda Alhamdou : de vigile à conductrice de camion minier : Aïda Alhamdou a été recrutée par une société de gardiennage pour le compte de la mine de Essakane après avoir abandonné ses études en secondaires en classe de 3ème en 2007. En 2010, elle est informée d’une formation sur les métiers de la mine. Elle renonce à son boulot de vigile et dépose sa candidature qui est acceptée. A la fin de la formation, Essakane a lancé un recrutement d’opérateurs d’engins lourds. En janvier 2011, Aïda intègre la mine d’or Essakane et après 4 mois de formation, elle se retrouve enfin au volant d’un Dumper pouvant transporter 150 tonnes de minerai, le plus grand camion minier de la mine.

Ces exemples peuvent inspirer d’autres filles à embrasser le métier des mines et augmenter le nombre des femmes dans ce secteur.

Le fonds fer : le fonds fer est une trouvaille de la mine d’IAMGOLD Essakane SA qui a décidé à partir de 2016 de ne plus distribuer gratuitement le fer issu du centre de recyclage des déchets aux communautés, mais de le vendre pour en reverser le coût aux collectivités. L’argent collecté de cette vente a servi à financer des projets de développement communautaires dans les communautés impactées par l’installation de la mine. La vente du fer a généré 32,117 millions de FCFA. En plus des recettes générées par la vente du fer, la mine a apporté une contribution de 20 millions de FCFA pour que la somme atteigne 52,117 millions de FCFA. Le plus grand projet financé avec ces ressources est une Activité génératrice de Revenu (AGR) en faveur d’une association de femmes. Grace à ce financement, les femmes transforment l’arachide en patte que la cuisine de la mine rachette entièrement procurant ainsi des revenus aux femmes des villages impactés.

Le soutien aux femmes de Bagassi par Roxgold SANU : La mine industrielle Roxgold SANU a soutenu financièrement une association des femmes de Bagassi pour la production de soumbala et de savon. Le financement a été précédé par une formation en la matière. Le savon ainsi produit est racheté pour les besoins de la mine.

La création d’une unité de production de beurre de karité et de savonnerie par la mine industrielle SEMAFO : Afin de permettre aux femmes des localités impactées de subvenir à leurs besoins, la mine de SEMAFO Mana a développé des projets dont l’un des projets est la création d’une savonnerie qui emploie près de 80 femmes. La production des femmes est rachetée par la mine. Aussi, SEMAFO a créé une unité de production de beurre de karité au profit d’une centaine de femmes. Elles ont comme clients des Canadiens qui commandent par an 15 tonnes de beurre biologique et 3 tonnes de savons.

CES expériences peuvent inspirer dans le choix de projets à financer par des revenus miniers parce qu’elles créént de la valeur ajoutée au profit des femmes.

Elie KABORE

#Mines_Actu_Burkina

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