A la faveur de la tenue de la conférence inaugurale de la 4e édition du Soumbala Festival régional, Daniel Da Hien, expert en industries extractives est revenu sur le fonctionnement du secteur extractif burkinabé, son impact sur l’environnement. Il a aussi fait des recommandations pour une gestion durable des ressources renouvelable au Burkina Faso.
Sur le fonctionnement du secteur minier industriel au Burkina Faso, il a mentionné l’exploration, le financement par la mobilisation de fonds, la construction, l’exploitation proprement dit et la fermeture. La fermeture consiste à la réhabilitation du site de manière que les terres perturbées par l’exploitation minière constituent à nouveau des écosystèmes sains, durables et autosuffisants qui se prêtent à l’activité humaine.
Pour ce qui est de l’artisanal, il note qu’il s’agit plutôt d’action généralement spontanée qui ne respecte pas forcément les étapes de l’industriel, surtout la fermeture.
En ce qui concerne le potentiel des activités minières, Daniel Da Hien souligne qu’elles contribuent dans l’employabilité et dans l’amélioration des conditions de vie des populations. Il fait savoir que l’exploitation artisanale et industrielle reste un puissant moyen de lutte contre la pauvreté après l’agriculture et l’élevage. De ses propos, l’extraction artisanale de l’or fait vivre au Burkina Faso, 1,7 million de personnes. En termes d’employabilité, il note que plus d’1,5 million de personnes qui y travaillent ont été répertorié sur près de 800 sites artisanaux par l’Agence nationale d’encadrement des exploitations minières artisanales et semi-mécanisées (ANEEMAS) en 2018 contre environ 9 200 emplois directs créés par les unités industrielles.
Ce potentiel ne compense pas l’impact de ses activités sur l’environnement. Pour lui, l’activité minière, artisanale, semi-mécanisée et industrielle, occasionne un certain nombre de pratiques néfastes à l’environnement. De ses pratiques, il fait cas de l’usage de produits chimiques, tels que les acides ou le mercure qui ont des impacts sur les systèmes de drainage des eaux avec une contamination progressive de la chaîne alimentaire, à travers les poissons. Outre l’impact sur le système de drainage, il évoque la destruction anarchique des sols, le déboisement des zones exploitées, l’abandon des puits et l’érosion intensive avec destruction totale du couvert végétal.
Afin d’atténuer les impacts des activités minières sur l’environnement et plus particulièrement sur les espèces pourvoyeuses des produits forestier non-ligneux, il a formulé des recommandations à l’endroit des organisations de la société civile et de l’Etat. À l’endroit des organisations de la société civile, il recommande de participer à la définition des politiques en matière de valorisation et protection des espèces pourvoyeuses des produits forestiers non-ligneux, l’interpellation des pouvoir publics sur une mauvaise gouvernance en matière de gestion durable des ressources minières et la préservation de l’environnement, surtout du côté des artisans miniers et la nécessité de promouvoir une exploitation minière responsable. Il recommande à l’Etat d’exiger des programmes et des bilans des gestion environnementale auprès des entités minières, exiger l’accessibilité des rapports d’évaluation environnementale aux citoyens, élaborer des politiques de protection des produits forestier non-ligneux et fournir un programme de protection des produits forestier non-ligneux aux mines.
Tiba Kassamse OUEDRAOGO
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