Les propriétaires réels des sociétés minières sont souvent méconnus. Connaitre l’identité réelle de ceux qui contrôlent ces sociétés est gage de transparence, dans ce sens qu’il permet de lutter contre la corruption, le conflit d’intérêt, le favoritisme, le blanchiment d’argent, etc.
L’Initiative pour la Transparence dans les Industries extractives (ITIE) estime que « Les pays en développement ont perdu 1 000 milliards de dollars US chaque année depuis 2011 à la suite de transactions frauduleuses ou illégales, dont beaucoup concernent des sociétés anonymes ».
C’est la raison pour laquelle, l’ITIE a inscrit la déclaration des propriétaires réels des sociétés minières, parmi les exigences (exigence 2.5) de la norme. Cette déclaration est en vigueur depuis 1er janvier 2020 pour les pays qui adhèrent à l’initiative. L’ITIE-Burkina Faso a joué un rôle important dans la mise en place de cette déclaration.
Ce numéro du magazine de Mines Actu Burkina fait le point de la mise en œuvre du principe au Burkina Faso.
Outre la déclaration des propriétaires réels, ce numéro fait un focus sur la femme dans le secteur minier au Burkina Faso, à la faveur de la commémoration de la journée internationale de la femme du secteur minier ce mois de juin, par l’Association des femmes du secteur minier du Burkina Faso (AFEMIB).
Selon les données du ministère des mines, les sociétés minières industrielles ont employé 9351 personnes en 2023 dont 8479 hommes et 872 femmes, représentant 9,32 % de l’ensemble global.
Au niveau des postes de responsabilité, seulement deux femmes sont actuellement directrices pays. La situation n’est guère reluisante chez les sous-traitants. Les femmes sont quasi inexistantes dans le sous-secteur des carrières avec seulement 54 femmes sur 1076 personnes, soit 5% de femmes. La promotion du genre ne doit pas se limiter aux déclarations d’intentions.
Le gouvernement doit encourager la formation des femmes dans les métiers des mines afin d’accroître leur employabilité.
La promotion de la femme dans le secteur minier burkinabè doit faire partie des politiques, des lois et des règlements afin d’inciter les sociétés minières à accorder les mêmes droits aux hommes et aux femmes. Au niveau local, il est impérieux d’adhérer au plaidoyer d’AFEMIB qui propose l’allocation de 30% des ressources du fonds minier de développement local pour l’autonomisation des femmes.
Elie KABORE
Directeur de Publication