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Artisanal Gold Council : Cap sur l’élimination du mercure dans l’exploitation artisanale

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Artisanal Gold Council (AGC) est une ONG canadienne qui intervient au Burkina Faso et qui met en œuvre le projet Planet Gold qui vise à éliminer le mercure dans la chaîne d’approvisionnement. Pour en savoir plus, Saidou Kabré, représentant Pays de l’ONG canadienne Artisanal Gold Council (AGC), donne des précisions.

Le mercure est un métal lourd et très nocif pour la santé de l’homme, en ce sens qu’il cause des malformations congénitales, des maladies du cœur et de la peau. Le mercure peut conduire à la mort si une personne accumule ses effets. Actuellement, plusieurs orpailleurs qui manipulent le mercure sur les sites en souffrent.

Pour Saidou Kabré, représentant Pays de l’ONG canadienne Artisanal Gold Council (AGC), Le Burkina a ratifié, en 2017, la convention de Minata sur le mercure. Cette convention œuvre pour l’élimination de son utilisation par les orpailleurs.

Au niveau de l’environnement, il pollue et agit sur le sous-sol. Il a des effets sur les êtres qui y vivent et pollue les eaux souterraines. Une des raisons de la mort des poissons dans le fleuve Mouhoun serait liée en partie à l’usage des produits par les orpailleurs.

Pourtant, le Burkina a ratifié, en 2017, la convention de Minata sur le mercure. Cette convention œuvre pour l’élimination de son utilisation par les orpailleurs et dans la composition des produits dérivés, comme les produits cosmétiques. Le Burkina Faso a choisi de combattre son usage dans la chaîne d’exploitation de l’or, parce que les orpailleurs l’utilisent après l’amalgation pour faire une séparation de l’or et faciliter la récupération de l’or à fort degré.

Quelle est son ampleur ?Dans l’usage, 1,57 gramme de mercure peut traiter 50kg de minerai.

Le Burkina Faso est une plaque tournante du circuit de distribution et de commercialisation du mercure. Ce produit transite par le Togo et est redistribué dans la sous-région (Mali, Niger, Guinée) à partir du Burkina Faso pour le traitement de l’or, malgré l’interdiction dans l’exploitation artisanale. Pour les orpailleurs, il n’existe pas d’autres techniques aussi efficaces que l’utilisation du mercure.

C’est la raison pour laquelle, Planet Gold intervient pour jouer son rôle. Le projet dispose de 4 composantes, dont l’analyse des textes de règlementation sur l’utilisation du mercure. Il a consisté à une revue des textes ayant abouti à la formulation de recommandations qui ont été prises en compte dans les réformes en cours au Burkina Faso, dont la redéfinition de l’artisan minier, un meilleur encadrement du secteur par la formation des acteurs et une éducation saine à son utilisation.

Le projet a mis en place un mécanisme d’accès aux financements, parce que les artisans miniers ont des difficultés d’accès aux financements. Le fonds renouvelable d’appui à l’exploitation minière artisanale leur permet d’acquérir des équipements pour exploiter sans mercure. La troisième composante est la promotion des technologies de traitement sans mercure, avec l’installation des équipements par les communautés et l’accompagnement de l’Etat pour mettre en place un programme de formation sur les techniques d’exploitation sans mercure. Dans ce sens, à Dano, un système a été mis en place avec des équipements importés en Colombie et adaptés au Burkina Faso, pour maximiser sur la récupération de l’or. L’unité utilise la gravimétrie, par séparation du minerai et des différents métaux contenus dans ce minerai. Après installation, une formation a permis aux opérateurs de l’utiliser au profit de la communauté. La gestion de l’unité a été rétrocédée à la coopérative d’orpailleurs sur le site pilote. Des spécialistes nationaux ont été formés. Le projet a accompagné l’Etat à mettre en place des curricula de formation de niveau CQP, BQP en technique de récupération sans mercure. Sur une prévision de 150 personnes à former au départ, 159 artisans miniers ont été formés (116 CQB et 43 de niveau BQP), avec 36% de femmes. Actuellement, des universités ont manifesté l’intérêt d’intégrer ces modules de formation au profit des étudiants.

La 4e composante est le transfert de compétences, le partage d’expérience et de capitalisation. Les succès du projet ont fait l’objet de partage avec d’autres pays. C’est le cas du Fonds d’accès au financement où le Burkina Faso est pionnier. Avec Coris Bank, qui est installée dans d’autres pays, il est envisagé une duplication en Côte d’Ivoire, en Guinée et au Sénégal.

Faciliter l’accès aux financements par les artisans miniers

La mine industrielle a facilement accès aux financements. Les études menées pour prouver le potentiel géologique avant d’accompagner font partie du dossier de demande de financement. Ce qui n’est pas le cas des orpailleurs qui ne peuvent pas réaliser ces études pour soutenir une demande de crédit. Face à des difficultés, le projet a réfléchi et proposé un mécanisme simple pour accès au crédit formel. Une étude sur les différents fonds qui existent au Burkina Faso (monde rural, agriculture, jeunesse) a été réalisée. Elle a permis de dégager des solutions sur les mécanismes à appliquer aux orpailleurs.

Les banques exigent des garanties et Coris Bank a accepté d’accompagner le projet. La réflexion a consisté à mobiliser un fonds de garantie pour que la banque libère une ligne de crédit qui équivaut à 3 fois la valeur du fonds. Concrètement, si le projet mobilise 500 millions FCFA, Coris Bank met à sa disposition 1,5 milliard FCFA.

Les ressources du projet étant faibles, le projet a mobilisé d’autres contributeurs, dont la Chambre des mines, pour identifier les mines intéressées à soutenir la responsabilité sociale des entreprises et la cohabitation pacifique. Endeavour Mining a contribué pour le fonds de garantie. Roxgold et Nordgold sont dans la dynamique de mobilisation du fonds.

De nos jours, la BOAD et la BAD ont montré un intérêt pour soutenir l’initiative. Le fonds est ouvert à tous les orpailleurs formalisés et reconnus par l’Etat. Depuis le lancement, 7 coopératives ont manifesté leur intérêt. Elles ont constitué des dossiers de crédit avec comme document de base, le plan d’affaires. Le projet a soutenu la rédaction des plans d’affaires. A la date d’aujourd’hui, 3 dossiers ont reçu une approbation.

Elie KABORE

#Mines_Actu_Burkina

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