Depuis octobre 2022, le permis minier de Kari centre, à proximité de Houndé, est occupé illégalement par des milliers d’artisans miniers qui y mènent des activités d’exploitation. Par la suite, un marché a aussi été installé. Ces occupants illégaux sont estimés à 7°000 personnes. Ils empêchent non seulement l’accès au site de Kari mais font des intrusions sur la mine de Houndé, ce qui constitue une contrainte majeure dans la pérennisation des activités de la société dans la zone.
C’est autour de la libération du site par l’artisans miniers que Souleymane Dianda, Président de la Délégation spéciale (PDS) de la commune de Houndé a organisé une rencontre le 07 janvier 2025 à Houndé. Pour le PDS, les autorités ont toujours prôné une cohabitation pacifique entre les acteurs du secteur minier.
Il en veut pour preuve, la rencontre qui a eu lieu le 07 septembre 2024 autour du Gouverneur de la région des Hauts-Bassins sur la question. Au sortir de la rencontre, il avait été convenu de la libération du permis par les artisans miniers au plus tard le 31 décembre 2024. En contrepartie, la commune de Houndé s’était engagée à aménager un site de traitement de minerai destiné aux artisans miniers.
C’est contre toute attente que le 19 octobre 2024, un agent de sécurité de la société BBS en poste à Kari a été mortellement agressé par des orpailleurs sur le site.
Toujours pour le PDS, la situation actuelle de Houndé engage la responsabilité de tous. C’est la raison pour laquelle il ne souhaite pas que Houndé revivre une autre crise. Il a donc demandé aux artisans miniers de libérer le site parce que le délai fixé par le Gouverneur est toujours en vigueur.
Les responsables de la mine ont soutenu qu’ils ont toujours privilégié la cohabitation pacifique avec les artisans miniers. Suite à l’occupation du site par les artisans miniers en octobre 2022, la mine en collaboration avec les autorités locales les ont invités à plusieurs reprises à quitter le site.
Le commandant du Bataillon d’Intervention Rapide 7 qui a pris part à cette rencontre a relevé que la présence des artisans miniers sur le site constitue un risque majeur de sécurité.
Les artisans miniers opposés à la libération du site ont déploré que l’information sur le délai de libération n’a pas été diffusée au sein des artisans miniers. Ils prétendent avoir beaucoup investi sur le site et souhaitent recouvrer au moins les dépenses engagées. Des propos qui ont été contredis par les responsables de l’Association des Orpailleurs du Tuy (AOT) qui confirment que l’information a été largement diffusée sur le site à plusieurs reprises. Leurs propos ont été confortés par les responsables des organisations de la société civile au niveau local. Ils ont demandé aux artisans miniers de prendre en considération les risques énumérés par le commandant du BIR 7 et de libérer le site. Au cours de la rencontre, il a été rappelé que le ministère des mines a cédé 2 couloirs à Boni et Mou mais qui malheureusement restent inoccupés. Mines Actu Burkina suit cette affaire.
Pierre Balma
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