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Mali : L’Etat assigne Barrick Gold en justice

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Le désaccord entre la compagnie minière canadienne Barrick Gold et l’Etat malien a atteint un nouveau cap ce jeudi 15 mai 2025. Les 2 parties étaient à huis clos devant le tribunal de commerce de Bamako à la demande de l’Etat malien qui souhaite obtenir la désignation d’un administrateur provisoire à la tête du complexe Loulo-Gounkoto.

Dans cette nouvelle étape initiée par l’Etat malien dans cette crise l’opposant à la compagnie minière canadienne Barrick Gold, une solution décision judiciaire devrait situer les parties l’avenir de la société minière. L’Etat malien attend de la justice malienne, le placement du complexe de Loulo-Gounkoto sous administration provisoire. L’objectif serait la reprise des opérations « dans l’intérêt national » et d’éviter une rupture prolongée de l’exploitation. Au cas où le tribunal du commerce de Bamako délibèrerait favorablement à la demande de l’Etat malien, un administrateur provisoire sera nommé à la tête du complexe aurifère dont les activités ont été suspendues depuis janvier 2025. Barrick Gold pourrait également perdre le contrôle opérationnel sur une mine qu’elle exploite depuis son ouverture en 2005.

Barrick Gold, de son côté, a dénoncé une « escalade politique » et appelé au respect du droit international et des conventions d’investissement. Dans un communiqué publié le 10 mai, le PDG Mark Bristow avait insisté sur « l’engagement historique » du groupe au Mali, rappelant que Barrick est présent dans le pays depuis près de 30 ans. Il affirmait que l’entreprise a respecté ses obligations fiscales, et considère la saisie des cargaisons d’or comme « arbitraire ».

Le complexe Loulo-Gounkoto, situé dans la région de Kayes, dans l’ouest du Mali. Selon ITIE Mali qui rapporte les données de la douane malienne, en 2023, le complexe a produit 23,49 tonnes d’or et exporté 22,923 tonnes d’une valeur de 660,723 milliards FCFA. Il a contribué aux recettes de l’Etat à hauteur de 95,987 milliards FCFA en 2023. Cette suspension a contribué à la chute de 23 % de la production aurifère nationale en 2024, selon le ministère malien des Mines. L’audience initialement prévue le 15 mai a été reportée au 22 mai, toujours devant le tribunal de commerce de Bamako.

L’administration provisoire est une mesure exceptionnelle qui vise à sauvegarder les intérêts d’une entreprise en difficulté, qu’il s’agisse de blocages de gouvernance ou de problèmes financiers.

Tiba Kassamse OUEDRAOGO

#Mines_Actu_Burkina

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