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« La réhabilitation et la fermeture de mine est un projet aussi important que le projet d’ouverture de l’exploitation de la mine», Maïmouna Guembré/ Ouédraogo, chargée de la réhabilitation des mines de Endeavour mining au Burkina Faso

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La première femme ingénieure métallurgiste du Burkina Faso s’appelle Maïmouna Guembré/ Ouédraogo. Formée à Ouagadougou et à Nancy, elle est actuellement chargée de la réhabilitation des mines de Endeavour mining au Burkina Faso. Mais avant ce poste, elle a cumulé plusieurs années d’expérience en lixiviation en tas et en essais métallurgiques. Elle a occupé le poste de responsable de l’usine de traitement de la première mine d’Essakane et a travaillé à Wahgnion Gold. Entrepreneure dans l’exploitation semi-mécanisée et artisanale de l’or, elle a été membre fondatrice de AFEMIB. Comment elle a réussi sa carrière ? Elle répond à Mines Actu Burkina.

Quelle appréciation faites-vous de l’évolution du secteur minier burkinabè ?

A mon avis l’évolution du secteur minier burkinabè est positive. En effet, on note une progression positive des retombées de l’exploitation minière pour l’Etat, les communautés et même les personnels. Par ailleurs, les infrastructures et équipements miniers sont de plus en plus disponibles et performants. Ce qui réduit la pénibilité du travail. Enfin, je constate que les compagnies industrielles font plus d’efforts dans le respect des textes réglementaires surtout en matière de préservation de l’Environnement.

Comment avez-vous réussi à évoluer avec aisance dans ce secteur ?

Avec aisance c’est trop dire, car à chaque fois il m’a fallu un don de soi de ma personne. Néanmoins je dirai que j’y suis parvenue en travaillant toujours avec détermination, rigueur et honnêteté, jusqu’à l’atteinte des objectifs visés et des résultats escomptés. Si bien 14 que, même si au départ ma hiérarchie peut douter de mes capacités dans le rôle qu’elle m’attribue (souvent à cause de mon statut de jeune ou de femme), je finis toujours par convaincre en dépassant ces attentes.

Dans le cadre de la réhabilitation, cette forêt expérimentale, avec plusieurs espaces d’arbres, sur la mine de Houndé Gold est un exemple de réussite.

En quoi consiste votre travail ?

Mon travail en tant que spécialiste en fermeture de mines consiste à garantir une fermeture respectueuse de l’environnement et des communautés hôtes des mines. Mon rôle est de m’assurer que la fermeture d’une mine ne soit pas une réflexion de dernière minute, mais un processus intégré dès les premières étapes de la planification minière, depuis la conception de l’exploitation jusqu’à la fin de la production. L’objectif principal étant de laisser un site en bon état, dans un environnement sain, stable, sécurisé et propice à un usage futur durable pour les communautés. Je veille également à ce que la fermeture de la mine soit prise en compte dans chaque phase du cycle de vie de la mine. Cela implique l’évaluation des coûts de fermeture, leur mise à jour régulière, ainsi que la constitution des provisions financières pour garantir une fermeture responsable. La réhabilitation et la fermeture de mine est un projet aussi important que le projet d’ouverture de l’exploitation de la mine. Ce n’est pas seulement un processus technique. C’est un enjeu majeur à la fois environnemental et social. Pour cela, je travaille en étroite collaboration avec les équipes de planification minière, de performance sociale, de HSE et de finances, pour que la fermeture soit pensée en amont, de manière cohérente et structurée. En un mot, mon rôle consiste à planifier la fermeture des mines de façon responsable, à l’exécuter de manière durable, et à en assurer la préparation financière.

Pensez-vous que le Burkina Faso est prêt en termes de compétences humaines et de technologies pour mener à bien les opérations de réhabilitation minière ?

Sur le plan des technologies, l’industrie minière dispose de tout le nécessaire. Sur le plan de compétence humaine, les potentialités sont là aussi, mais il faudrait veiller au renforcement des capacités, surtout du personnel administratif chargé des contrôles et inspections des sites miniers dans le domaine de la réhabilitation et de la fermeture.

En tant qu’ancienne vice-présidente de l’AFEMIB, quel défi majeur reste à relever pour l’inclusion et l’autonomisation des femmes dans ce domaine ?

Le défi majeur qui reste à relever pour l’inclusion et l’autonomisation des femmes dans ce domaine est la conciliation de la vie de famille et de la vie sur site. Malgré les efforts consentis par les compagnies industrielles pour recruter et maintenir le personnel féminin, en allongeant par exemple les congés de maternité, on note beaucoup de démissions des femmes minières souvent pour des raisons liées à leur foyers, à la maternité ou à l’éducation de leurs enfants.

Quel conseil souhaitez-vous transmettre aux jeunes ?

Aux jeunes, je dirais que pour évoluer et réussir dans le secteur minier, il faut avoir la compétence technique dans son domaine d’activité et accepter travailler sur site, sous pression et de longues heures d’affilées, c’est-à-dire durement. L’honnêteté et le travail bien fait sont un grigri pour réussir dans la vie professionnelle ! Des difficultés ils en trouveront toujours sur leur chemin, mais s’ils acceptent bien faire leur travail avec professionnalisme et collaborer honnêtement avec leurs interlocuteurs, ils auront des parcours radieux

Elie KABORE

#Mines_Actu_Burkina

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