Miriam OUEDRAOGO est juriste de formation et consultante minière au sein de Mine Project, basé à Abidjan. Son parcours inclut la direction générale adjointe de Burkina Gold Trading International (BGTI) et la présidence de la coopérative d’artisans miniers Tingbila. Elle a également été conseillère juridique dans un cabinet sénégalais, directrice de cabinet, et membre fondatrice de la Chambre des Comptoirs et Métaux Précieux du Burkina, où elle a occupé le poste de trésorière adjointe. Son engagement vise à promouvoir une industrie minière inclusive et éthique.
Comment êtes-vous arrivée dans le secteur minier ?
Après un début de carrière en droit au Sénégal, j’ai rejoint Burkina Gold Trading International (BGTI) dès sa création en 2018. J’y ai d’abord piloté les opérations générales, avant de me spécialiser comme responsable des achats, garantissant la traçabilité des métaux précieux des sites miniers jusqu’aux bureaux. Promue directrice générale adjointe, j’ai accompagné la stratégie du groupe jusqu’en 2023. Parallèlement, pour mon implication active, la Chambre des Comptoirs m’a confié la gestion financière en tant que trésorière adjointe. Aujourd’hui, consultante pour Mine Project, je mets cette expertise au service du développement sectoriel.
Quelles sont les difficultés rencontrées par les femmes dans ce milieu ?
Si des progrès institutionnels sont visibles – avec des femmes aux commandes d’entités majeures, les stéréotypes persistent sur le terrain, particulièrement dans l’exploitation artisanale. La sous-estimation de nos compétences demeure courante : au bureaux comme sur les sites, nos capacités suscitent encore des surprises. Certains acteurs peinent à accepter la place légitime des femmes, s’appuyant sur des préjugés archaïques, comme l’idée que les métaux précieux seraient incompatibles avec notre présence. Ces freins culturels exigent une transformation profonde.
Avez-vous des solutions à proposer pour ces femmes ?
La clé réside dans la confiance en soi, l’endurance et la solidarité. Aux femmes déjà dans le secteur : soyez déterminées, unissez vos forces et n’hésitez pas à solliciter des mentorats. Je dois tant à des pionnières comme Mme ZONGO Pricille de la Chambre des Mines, Mme KABRE Lucie (AFEMIB), ou Mme KOBYAGDA Estelle du Ministère des Mines, qui m’ont montré l’impact de notre contribution collective. À celles qui hésitent : osez ! Votre place est ici, au-delà des idées reçues. Ensemble, nous bâtissons un secteur où le talent prime sur le genre.
Avez-vous un dernier message ?
Je remercie l’AFEMIB pour cette reconnaissance, symbole des avancées que nous portons. À toutes les femmes du secteur minier : votre audace éclaire la voie. Continuons d’unir nos forces pour briser les plafonds de verre, exiger l’équité et prouver que l’industrie minière gagne à nous y compter. L’avenir s’écrit avec nos compétences – et il est prometteur. Merci à celles qui m’ont précédée, et bienvenue à celles qui nous rejoignent (rire).
E K
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