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Ariane COULIBALY : Ingénieur des mines : « L’ingénierie minière regroupe plusieurs spécialités permettant d’optimiser les différentes étapes du cycle de vie d’une exploitation minière »

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Ariane COULIBALY est ingénieur des mines à la planification à Orezone Bomboré. Membre de AFEMIB, elle est passionnée des roches, des minéraux et la connaissance du sous-sol. Elle justifie son choix de ses études, parle de son travail au quotidien et aborde les difficultés rencontrées.

Qu’est-ce qui vous a inspiré à choisir une carrière dans les mines ? Dès ma classe de 4ème, pendant les cours des sciences de la vie et de la terre, on parlait beaucoup des roches, des minéraux. J’étais curieuse et j’ai beaucoup aimé ces cours. A ma classe de 3eme, avec l’avènement du boom minier, j’entendais dire que le sous-sol du Burkina était très riche en or avec beaucoup d’autres potentialités. J’avais eu l’envie de découvrir. C’est de là qu’est née ma passion. J’ai souhaité dans les études, connaître ce que regorgeait le sous-sol de mon pays et pourquoi pas devenir miniers. Après le Baccalauréat, je me suis inscrit en géologie.

En quoi consiste concrètement votre travail au quotidien ?

L’ingénierie minière est une discipline clé dans l’exploitation des mines, combinant expertise, technique et gestion stratégique pour maximiser l’extraction des ressources de manière efficace, sécurisée et durable. Elle regroupe plusieurs spécialités permettant d’optimiser les différentes étapes du cycle de vie d’une exploitation minière, de la phase d’exploration jusqu’à la fermeture et la réhabilitation du site. Parmi ces disciplines, le forage-dynamitage et la planification minière occupent une place centrale. Le forage-dynamitage permet de fragmenter la roche afin de faciliter son extraction et son traitement, tandis que la planification minière assure une gestion optimisée des ressources et des opérations sur différents horizons temporels. La planification minière organise les opérations de manière efficace et rentable et repose sur une analyse approfondie des gisements, une gestion optimisée des ressources et une coordination rigoureuse des activités minières.

Mon travail consiste à utiliser des logiciels spécialisés pour modéliser le gisement, simuler les scénarios d’exploitation et optimiser l’extraction des ressources qui est l’or, d’améliorer la productivité des équipements, de réduire les coûts et de limiter les impacts environnementaux. Mon travail quotidien se résume donc à la planification journalière, hebdomadaire mensuelle et trimestrielle. Je fourni les plans de travail permettant l’extraction du minerai de façon optimale. Je fais aussi des designs des fosses et des stocks. Pour fournir les rapports nécessaires. Je fais aussi des plans de forage et de dynamitage. Cette technique permet de fragmenter la roche pour faciliter l’extraction du minerai et son transport vers les installations de traitement.

Quels sont les défis que vous rencontrez dans ce milieu majoritairement masculin ?

En tant que femme les défis sont énormes. Je dois travailler de telle sorte à mériter le poste que j’occupe. En tant que femme, on est obligé de fournir plus d’effort. Je rencontre des incompréhensions, des attaques indirectes. Je suis obligée d’être mentalement fort pour réussir. Je dirais aussi qu’il faut avoir une force de caractère et être très dynamique. Il faut apprendre vite car certaines comparaisons visent à te rappeler que la femme n’a pas sa place dans ce milieu. Le début n’a pas été facile mais j’ai pu surmonter parce que j’aime ce que je fais et je prends les critiques pour transformer en force. Je compte pour la suite avoir un parcours riche et occuper le poste de senior, de chef ingénieur de mine et pourquoi pas mining ingénieur. Je veux un parcours qui permettra que d’autres filles s’identifient à moi.

Avez-vous un message à transmettre aux jeunes filles qui rêvent de faire carrière dans l’ingénierie ou le secteur minier ?

De ne jamais abandonner leurs rêves et de croire en elle, se former davantage et surtout ne pas se laisser tomber dans la facilité. Éviter de croire que quelqu’un peut t’aider en échange de quelque chose. Personne ne peut décider de notre avenir, si ce n’est nous même. Faire recours à un mentor, connaître les femmes qui ont réussi dans ce domaine pour s’identifier à elles. Il ne faut surtout pas te dire, je veux travailler coute que coute dans la mine. Si la mine ne te réussit pas, il faut essayer autre chose.

Qu’est-ce qui vous a motivé à adhérer à l’AFEMIB?

Avant le secteur minier, j’étais dans la télécommunication où je suivais les activités de l’AFEMIB. J’ai été motivée par le féminisme, les différentes activités et tout le combat qu’elle mène en faveur des femmes dans le domaine minier. J’ai souhaité apprendre plus. C’est ce qui a motivé mon adhésion en fin 2022 pour être une femme leader et connaître les défis auxquels les femmes dans le secteur minier rencontrent et comment remédier cela, vu que j’avais fait mon entrée dans le secteur.

Quel bilan pouvez-vous faire depuis votre adhésion ?

Je suis une membre active au sein de l’AFEMIB. Je soutiens presque le bureau à travers les activités qu’elle mène. J’ai mené plusieurs activités à AFEMIB dont la première activité a été le projet PISCCA. J’ai travaillé sur ce projet en tant que chargé de l’évaluation de ce projet qui vient en aide aux femmes déplacées internes du fait de la situation sécuritaire du pays et aussi impactées par l’orpaillage. J’ai beaucoup aimé ce projet parce qu’il vise l’autonomisation des femmes, la cohésion sociale et l’entrepreneuriat. Être en contact avec ces femmes était très émouvant. Mon second projet a été réalisé en faveur des femmes de Gaoua travaillant dans les sites d’orpaillage pour les soutenir à travers les activités génératrices de revenus. Dans le cadre de leur reconversion, le projet a voulu les sortir hors de l’orpaillage avec leurs enfants. Il fallait proposer des activités qu’elles souhaiteraient mener elles-mêmes. Les ateliers de formations auxquels j’ai participé m’ont permis d’apprendre et de grandir. J’ai pu également nouer des relations. J’ai beaucoup appris au sein de l’AFEMIB avec ces femmes leaders et mentors. Je peux dire que je suis une Woman Leader grâce à l’AFEMIB et un exemple pour la jeune génération parce que certaines jeunes filles me prennent comme un exemple.

Interview réalisée par Tiba Kassamsé Ouédraogo

#Mines_Actu_Burkina

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