- Rares dans les mines industrielles à cause des mesures prises pour les éviter
- Fréquentes dans les mines artisanales : injures, remarques dégradantes, retards de salaires, pornographies, rapports sexuels tarifés, etc.
- La principale cause ; la prise de stupéfiants
Dans son rapport d’études sur le diagnostic sur la violence et le genre dans les mines au Burkina Faso, le ministère de l’Energie, des Mines et des Carrières, à travers l’Agence Nationale d’Encadrement des Exploitations Minières Artisanales et Semi-mécanisées (ANEEMAS) a révélé l’ampleur des violences basées sur le genre dans les mines. Rendu public le 19 octobre 2022, ce rapport expose les manifestations et les mesures prises pour y faire face au phénomène.
Le rapport de l’ANEEMAS révèle que les violences basées sur le genre (VBG) sont une réalité sur la plupart des sites visités. Leurs manifestations sont courantes et vivaces.
« Les violences sur les sites miniers sont essentiellement basées sur le genre. Principalement, elles sont d’ordre physique, verbal, économique, sexuel et psychologique (…). En se référant à leur appartenance de sexe, les filles sont essentiellement victimes de violences sexuelles, verbales et économiques. Par contre, les garçons, vivent plus des violences physiques », révèle le rapport.
Dans les mines artisanales, les violences les plus citées sont les injures et les remarques dégradantes (48,2%), les retards dans le paiement des salaires (28.4%), l’exposition aux vidéos et photos pornographiques (16.2%) et les rapports sexuels tarifés (13.2%).
Les VBG sont peu nombreuses sur les mines semi-mécanisées. Elles se manifestent par les violences verbales (les menaces), les violences physiques (viols, coups et blessures).
Le rapport précise que les principaux auteurs de ces violences sont les hommes composés des orpailleurs, des Kolgweogo (groupe d’autodéfense), des propriétaires des trous aurifères, etc. Il révèle aussi que les auteurs sont parfois des femmes.
La cause des VBG est principalement due à la prise de stupéfiants. A cela s’ajoutent les querelles pour le contrôle des trous et les vols.
Au niveau des mines industrielles, les VBG sont rares car dans ce milieu, des mesures sont prises pour les éviter. Mais les formes de VBG constatées sont les violences verbales. Les auteurs sont les mineurs, les responsables et superviseurs. Les victimes sont les jeunes mineurs, les nouvelles recrues et les femmes.
Ce contexte inquiétant a amené le ministère des Mines à s’investir dans la promotion des droits des femmes dans les mines. C’est le cas du plan d’action triennal 2023-2025 dévoilé à l’intérieur du rapport. Le plan d’action prévoit entre autres de « renforcer les capacités des directeurs et des agents du ministère des Mines et des Carrières sur le genre et protection des droits de l’enfant », de construire des structures sanitaires au niveau des villages abritant les sites d’exploitation minière artisanale et semi-mécanisées et de sensibiliser les différentes parties prenantes contre les VBG.
En rappel, le Burkina Faso a ratifié la plupart des conventions internationales concernant la protection contre les violences basées sur le genre. Cela oblige donc l’État Burkinabè à prendre en compte la question des violences basées sur le genre dans sa politique générale.
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